Tare n Le football algérien a frôlé l'élimination chez la sélection des U-17 face à la Libye dans les éliminatoires de la CAN de la catégorie, ce qui repose à chaque fois la problématique de la formation des jeunes. L'équipe nationale des U-17 s'est extirpée in extrémis du piège tendu par la sélection libyenne lors du premier tour des éliminatoires de la CAN de la catégorie. En effet, défaits une première fois sur la pelouse du stade Omar-Hamadi de Bologhine sur le score de (2 à 3), les poulains de Saber Bensmaïn ont dû attendre la dernière minute du match retour qui s'est déroulé également à Omar-Hamadi pour arracher une victoire (2 à 1) et le ticket qualificatif au prochain tour grâce aux deux buts marqués à l'extérieur ! Au second tour, les algériens affronteront le Gabon avec une manche aller à Alger le 5, le 6 ou le 7 août prochain, et un match retour à Libreville le 19, le 20 ou le 21 du même mois. Les coéquipiers de Zorgane n'auront pas la tâche facile, d'autant que leurs aînés des U-20 ont été sortis sans gloire par la Mauritanie dès le premier tour. Pour tenter de relever le défi, trois stages dont un troisième précompétitif dès le début du mois prochain avant de recevoir la sélection du Gabon. Mais au-delà de cette échéance, le sélectionneur national Saber Bensmaïn avait déjà suscité le débat il y a quelques jours, soit au lendemain de la défaite à Alger contre la Libye, après avoir évoqué le manque de préparation de ses joueurs - en particulier - et tous les éléments - en général - des sélections de jeunes dans leurs clubs respectifs. Il évoquera également la fin du championnat en avril, aspect qui n'arrange guère la préparation des joueurs et qui amène la Fédération à organiser une série de stages pour combler le déficit en préparation. Deux éléments importants sont donc mis à nus par Bensmaïn, et avant lui Mohamed Mekhazni, sélectionneur des U-20, remercié après l'élimination de son équipe face aux Mauritaniens, et bien d'autres techniciens : le rôle des clubs par rapport à la prise en charge, la formation, la préparation et le développement des jeunes catégories, d'un côté, et de l'autre le calendrier qui n'est, apparemment, pas adapté. Deux failles qu'il faudra combler, sinon notre football continuera à manger son pain noir, malgré les efforts accomplis par certains clubs (ASM Oran, ES Sétif, Paradou AC,...) qui investissent encore dans la formation des jeunes. Cette situation, décriée depuis des années, n'a jamais fait l'objet d'un réel débat entre les différents techniciens en raison de l'absence de toute politique de développement au sein des clubs et de l'instabilité chronique des staffs techniques, y compris chez les jeunes catégories. Pourtant, les pouvoirs publics ont rassuré les clubs professionnels en prenant en charge, dans le cadre du projet de professionnalisation du football, les staffs techniques des jeunes (salaires, transport,...) et la construction de centres de formation (dont aucun n'a vu encore le jour). Aussi, on se pose la question sur le rôle de la Fédération algérienne de football (FAF), et plus particulièrement la direction technique nationale (DTN) par rapport à cette problématique. Il incombe aux instances, y compris technique, de trouver les leviers et les instruments nécessaires pour amener les clubs à se mettre à niveau, à commencer par une harmonisation d'un calendrier et la maturation du système de compétition afin de le rendre favorable et adapté aux exigences techniques du travail et du développement au sein des jeunes catégories. Il est en tout cas inadmissible qu'un pays de football comme l'Algérie, avec toutes ses richesses et son potentiel humain, soit baladé par des nations sans grade et sans moyens. L'exemple à suivre est peut-être celui de l'Islande, un pays d'un peu plus de 20 000 footballeurs et footballeuses pour une population de 300 000 habitants (soit 1 footballeur pour 15 habitants !), mais dont la politique footballistique a connu une petite révolution de l'intérieur en érigeant des salles couvertes pour faire face aux difficultés climatiques et en mettant en place une politique de formation qui a donné ses résultats.