Espoir n Les habitants de la zone ouest de la wilaya de Tipasa prennent leur mal en patience. Ils attendent avec un espoir non dissimulé la concrétisation des promesses des élus locaux concernant l'achèvement, dans les délais, des chantiers entamés. L'approvisionnement en eau potable figure parmi les priorités des responsables. A cet effet, ces derniers font des pieds et des mains pour que le projet du barrage de Kef Eddir voit le jour dans les plus brefs délais. Selon eux, le problème de l'eau sera définitivement réglé dès la réception de cet ouvrage hydraulique. Une fois réceptionné, le barrage Kef Eddir mobilisera 80% de sa capacité au profit de toute la partie ouest de la wilaya. 2 grandes opérations sont en cours pour le transfert de cette eau. Un avis d'appel d'offres sera lancé incessamment selon les responsables en charge du projet. «Entre temps ,un système sera mis en place pour améliorer la dotation journalière en l'eau potable» indique-t-on. «Nombre de citoyens continuent à se déplacer à pied pour s'approvisionner des oueds ou des sources» a déloré un vieil homme. «Au douar Ghezlia, on est obligés se déplacer à dos d'âne pour ramener ce précieux liquide de l'oued. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, on reçoit les factures d'eau» s'est étonné un habitant du douar. Les robinets de Sidi Salah, un hameau de 6 habitants, sont aussi à sec. «Selon un citoyen, un grand réservoir d'eau était prévu, mais il a été installé ailleurs. Le wali a promis la réalisation d'une bâche d'eau afin de mettre fin à ce problème. A Beni Mileuk, 1 000 branchements AEP ont été rénovés au profit de particuliers selon le président de la commune, alors que nombre de douars enclavés de la zone ouest sont dépourvus de ce précieux liquide à l'instar de Raff (Damous) le plus grand douar de la wilaya. Il est à signaler; d'autre part, qu'une partie du barrage est destinée à l'irrigation des terres agricoles. S.L. Contraintes et espoir l Le problème de la mauvaise remise en état des routes par les entreprises lors des travaux de réfection ou d'assainissement a lui aussi été évoqué. D'autre part, un certain nombre de douars et même les communes relevant de la daira de Damous font face à des contraintes liées au manque de transport sans parler de l'état délabré de certaines routes et chemins. «Des localités de la Daïra de Damous ont bénéficié de désenclavement en matière de chemins de wilaya, de zones de montagnes et la route nationale. Ils ont été revêtus. On cite les douars Choula, Beni Bouhannou, Laari et Bouarbi. L'opération touche à sa fin pour assurer la liaison vers le chef- lieu de daira de Damous sauf quelques tranches» a expliqué le directeur des travaux publics en réponse aux doléances de la population. Les habitants de Hay Chouhada réclament une passerelle afin d'éviter les accidents pour leurs enfants. Sur instruction du wali, une étude sera lancée pour l'inscription en priorité de ce projet dans le cadre du PCD. Quand au volet des transport, les habitants de Beni Mileuk se disent fatigués de la grande contrainte de l'absence de moyens de transport. Le «clandestin» est la seule alternative pour se déplacer vers la ville de Damous après des heures d'attente. Pour le gaz de ville, toute la zone ouest est en chantier pour le raccordement des foyers pour très bientôt selon des responsables. Une manne financière qui dépasse les 1 000 milliards a été allouée selon le wali au seul projet du gaz de ville. D'autres projets sont inscrits entre autres dans le sectoriel, des plans de développement (PCD) et l'aide du Fond des collectivités locales ainsi que des fonds de la wilaya. S. L. Les douars «coupés du monde» Espoir n Les habitants de Damous insistent sur le renforcement des travaux de réalisation des routes avec un contrôle strict des entreprises en charge du projet. Les habitants de Beni Mileuk ne cessent de parler de l'aménagement des routes et des pistes comme la CW3 qui mène jusqu'au douar Bouarbi sur 6 km. Hamza a évoqué les douar Rmaman et Sid el Hadj relevant de Hamidia. Il demande le revêtement du chemin de wilaya CW4 menant vers Ain Defla sur 16 km afin de faciliter le déplacement des agriculteurs en cas d'urgence. «Personne n'accepte d'emprunter cette route suite à son état délabé» s'est-il adressé au wali de Tipasa. L'aménagement et le revêtement de la Cw 4 est en cours d'étude selon les responsables du secteur. Il reliera Tipasa à la wilaya d'Ain Defla tout en permettant la fixation de la population. Un autre citoyen lance un appel aux autorités pour le revêtement de la route reliant les écoles Sidi El Hadj et Beni Zioui et également pour permettre aux agriculteurs le transport de leurs produits. Pour sa part, Abdelaziz de Oued Harbil réclame une passerelle pour la zone est de la commune de Damous afin de permettre aux élèves de passer vers leur école qui se trouve au côté ouest de la zone. Quant au président d'APC de Beni Mileuk, celui-ci a évoqué le problème de l'état de la route reliant Damous à sa commune. «L'opération de rénovation a été inscrite sur 2 tranches dont un linéaire de 19 km achevée. La 2e tranche devra être prise en charge par la même entreprise» a indiqué le wali. L'attribution provisoire du marché a déjà été faite avec l'entrepreneur le temps de débloquer l'opération au niveau du ministère des Finances. Un jeune du quartier dit El bararak se désole de voir les défaillances des entreprises chargées de l'assainissement. «C'était le plus beau quartier de la ville. Aujourd'hui, c'est plein de poussière et c'est sale. Nous avons reculé 20 ans en arrière» nous a-t-il indiqué. Les routes à Larhat sont dans un état lamentable selon un citoyen, surtout au niveau de la RN11. «Les chemins de montagne sont en meilleur état. Cela nous prend 2 heures pour aller de Larhat à Cherchell. Alors que de Oued El Balaa (Cherchell) via la voie Express, c'est moins d'une heure» constate-t-il. S. L. Une aiguille revient à 600 DA ! Formation n A la maison de jeunes de Beni Mileuk, malgré le manque de moyens et l'exiguïté des lieux, de jeunes filles stagiaires suivent des formations en coiffure, couture, broderie… «Nous faisons face à beaucoup de difficultés. On souffre pour suivre une formation à cause du manque de transport et de moyens» nous a lancé Hadjira. Selma a le niveau de 3e année moyenne. Elle nous a parlé de l'état des machines à coudre en arrêt selon elle et le manque de tissus. «Nous avons difficilement pu convaincre nos familles pour sortir de la maison en vue de bénéficier d'un apprentissage. Je veux apprendre un métier» lance-t-elle. Son amie Fatiha nous a fait part d'une autre contrainte. «Nous sommes d'éternelles oubliées. On ne nous convie jamais pour participer aux expositions ni encore pour vendre nos produits et promouvoir notre région» se désole-t-elle. «Beaucoup de femmes se trouvent au niveau des douars. Mais elles ne peuvent se permettre de se déplacer ici pour apprendre. Elles ne sont pas autorisées par leurs familles à venir ici». Mme Charef, enseignante bénévole de cours de coiffure au profit des femmes au foyer travaille dans le cadre de la DAS depuis plus de 2 années. «Je suis toujours sous contrat. Je touche 5000 DA seulement. Ils ne suffisent pas pour subvenir aux besoins de mes 4 enfants. Malgré ce salaire je dois aider les femmes lors des cotisations pour acheter les ingrédients» nous a-t-elle révélé. Pour les moyens, la dame en question nous a informés que les stagiaires en majorité démunies doivent cotiser pour chaque recette. «Certaines ne peuvent même pas cotiser avec 50 DA. Elles peinent à se déplacer des douars vers la maison de jeunes à cause du manque de transport et de sa cherté aussi. Ce sont les clandestins qui font la loi ici» nous a-t-elle indiqué. L'enseignante Cherifa Merrouche, quant à elle, se déplace de Larhat. Elle se dit soulagée car elle a son poste permanent avec la formation professionnelle depuis 2006. « Je me déplace difficilement chaque jour faute de transport. Et lors des intempéries, je passe la nuit chez des familles «h'bab Rabbi». Il n'existe pas de taxis ici. Une fois arrivée par bus de Larhat à Damous, je dois à chaque fois me rabattre sur des clandestins, pour me déplacer par places à 70 DA en aller simple. Quant à Houria, enseignante en broderie elle ne connaît pas de problèmes de déplacement sauf pour aller acheter la matière première ou des outils de travail. «Je suis sous contrat DAS depuis près de 2 ans. Pour acheter un paquet d'aiguilles qui coûte 25 DA, je dois débourser 600 DA en aller et retour pour le déplacement vers Damous. Les femmes ici ont peur de monter avec un clandestin étranger. On doit voyager avec celui qu'on connaît mais en payant la totalité de la course» se plaint-elle. «L'exiguïté de la salle et le manque de moyens sont aussi une contrainte dont doivent faire face les stagiares en formation» s'est-elle désolée. Les apprenantes nous ont parlé, à l'occasion, de leurs soucis concernant les structures de santé. «Nous avons besoin d'un service des urgences et la rénovation des routes qui se trouvent dans un état lamentable. Le malade ne peut se déplacer vers Damous ou ailleurs pour bénéficier de soins» nous a indiqué une jeune dame. S.L. Le barrage de Kef El Dir à la rescousse Une fois cette infrastructure hydraulique achevée, elle comptera une station de traitement de 210.000 m3/jour avec 13 stations de pompage pour alimenter 11 communes de Tipasa avec un volume de renforcement en AEP en eau d'irrigation de 37,91 m3 pour Damous, Beni Mileuk, Larhat, Aghbal, Gouraya, Messelmoun,Hadjret Enouss, Sidi Semiane, Sidi Ghilès et Cherchell. «Un appel d'offres a été lancé au mois de juin écoulé pour conclure le marché. L'ouverture des plis est pour bientôt» a indiqué le représentant des services chargés de la réalisation du barrage. «Même les extensions (ZET, POS..) ont été pris en charge à l'horizon 2040» a informé le directeur des ressources en eau de la wilaya. Pour le financement de l'opération, une autorisation de programme de 2 milliards Da a été accordée selon le même responsable pour la levée des contraintes du transfert. «Mais la décision de l'autorisation de programme pour un montant de 25 milliards pour le projet étude et travaux n'a pas encore été notifiée. Elle concerne plus de 100 km de canalisation et une vingtaine de réservoirs et de stations de pompage surtout pour Beni Mileuk, la zone la plus démunie en ressources. En plus, 3 autres communes de Chlef recevront 11,99 m3. On souhaite qu'on nous débloque ce financement». Par ailleurs, 50 familles expropriées ont été relogées en 2015 en semi- collectif. . Il s'agit de Beni Haoua, Berira et Oued Goussine. La localité dite ‘'Brir''verra un relogement. Mais l'opération a pris du retard «alors elle a été prise en charge par l'Agence nationale des barrages ANTB par le financement du site avec la construction de plateformes de l'habitat rural. Tout cela pour faire le remplissage du barrage. En plus d'une déviation d'une route avec un ouvrage d'art » a-t-il indiqué en évoquant une autre grande contrainte outre l'absence de l'éclairage. « Ce sont les expropriés indemnisés pourtant, mais qui ne veulent pas se déplacer. Ce qui bloque la réalisation d'un tronçon de route de 800 m» a-t-il fait savoir. Et également 7,5 m3 pour 3 autres Tacheta, Ain Bouyahia et El Abadia à Ain Defla. Pour cette dernière une déviation de 4 km sera réalisée avec un ouvrage d'art en béton armé de 120 mètres linéaires qui est à 98% du taux d'avancement. Il sera réceptionné au mois de novembre. A cela, s'ajoutent 53 logements au village Souk El thnine avec d'autres édifices publics à l'instar d'une mosquée. Le taux d'avancement est à 60% selon un responsable. Pour rappel, cet important projet du barrage Kef Eddir est à près de 8 km de Damous. Il a été mis en service au mois de décembre 2015 avec un volume actuel emmagasiné de 44.00 m3. Soit 30% de sa capacité globale qui est de 125 millions m3. S. L. Gaz de ville, un rêve qui commence à se réaliser l Afin d'éviter les déplacements, l'ouverture d'unités d'intervention relevant de la Seaal et de la direction de distribution de gaz et d'électricité sera d'une grande utilité pour la daira de Damous. «On compte beaucoup sur le projet d'alimentation en gaz de ville. Notre localité se trouve en pleine montagne. Elle est souvent coupée du monde à cause de la neige. On trouve les pires difficultés pour trouver le gaz butane qu'on achète à des prix prohibitifs. Sinon on se déplace à El Abadia (Ain Defla) ou à Damous» s'est plaint un jeune de Beni Mileuk. S. L. 25 km pour rejoindre le CEM ! l Les élèves du secondaire et du moyen relevant de Larhat doivent se déplacer jusqu'à Damous. Beaucoup viennent du village Tazrout distant de quelque 30 km du chef-lieu de Larhat et d'autres douars selon un représentant de la commission finances au sein de l'Assemblée communale. Les travaux de réalisation de l'internat pour les élèves des douars accusent un retard considérable. «Il faut accélérer la cadence des travaux afin que le projet soit livré dans les délais et éviter à nos enfants les contraintes des déplacements de plusieurs km de leurs domiciles, notamment pour les élèves issus des douars enclavés comme Tazrout, Ighaliyen, Sidi Salem, Beni Ouarakchane, Mochtita et les Mines» nous a souligné un représentant de la commission finances de la commune de Larhat. Un CEM sera livré, selon les engagements de l'entreprise en charge de sa réalisation, pour la prochaine rentrée scolaire. «En outre, un lycée s'impose vu la constante augmentation du nombre des élèves. Ce qui permettra de baisser la charge sur la commune et les élèves» nous a-t-il indiqué. Par ailleurs, les habitants du douar oued Harbil est et ouest souhaitent une autre école afin d'éviter des déplacements pénibles pour leurs enfants. Une instruction a été donnée par le wali à la directrice de l'éducation pour étudier la faisabilité du projet sur la base de la carte scolaire.