Rage n A moins d'un miracle, l'équipe nationale livrera son dernier match ce soir contre le Sénégal avant le retour à la maison. Les Algériens voudraient voir des Verts bien mûrs mouiller le maillot. L'équipe nationale est peut être en train de vivre ses derniers moments en terre gabonaise, à l'occasion de la 31e édition de la CAN-2017. En effet, les Verts n'ont plus leur destin entre les mains en affrontant ce soir au stade de Franceville le Sénégal qui, lui, a déjà décroché son ticket pour les quarts de finale. Mieux encore, les Lions de la Teranga se sont assurés la première place de leur groupe et affronteront le Cameroun, second du groupe A, passé hier après son match nul contre le pays organisateur, le Gabon qui quitte prématurément la compétition. Une grosse déception pour un pays qui a mis tous les moyens pour aller le plus loin possible dans cette épreuve qui s'avère assez relevée. L'Algérie, qui a complètement raté ses deux premières rencontres contre le Zimbabwe (2 à 2) et la Tunisie (1 à 2), possède une infime chance de passer aux quarts de finale, à condition de battre le Sénégal par au moins un but d'écart et qu'en même temps le Zimbabwe prenne le dessus sur la Tunisie par le même écart. Si les Zimbabwéens l'emportent par deux buts d'écart, il sera procédé à un tirage au sort entre les deux sélections. C'est dire la mission presque impossible vu que les Aigles de Carthage ne vont pas laisser passer cette opportunité pour au moins faire match nul et se qualifier aux quarts, quel que soit le résultat de l'autre rencontre entre l'Algérie et le Sénégal. Pour espérer au moins quitter la compétition avec les honneurs et prouver que les deux faux pas sont beaucoup plus la conséquence d'une mauvaise passe, les coéquipiers de Yacine Brahimi ont intérêt de retrouver leur registre devant un adversaire qui ne leur fera pas de cadeau, malgré qu'il soit qualifié et dont le sélectionneur, Aliou Cissé, ferait reposer au moins quatre de ses joueurs sous la menace d'un second carton jaune synonyme de ne pas pouvoir disputer le match des quarts face au Cameroun. Est-ce favorable pour les Verts ? Rien n'est certain dans la mesure où, même si Cissé ferait tourner son effectif, les «remplaçants» ont également faim et voudraient gagner leur place et participer à l'aventure continentale qui leur sourit jusqu'à présent. En réalité, les hommes de Georges Leekens, qui a animé une conférence de presse hier matin, ont cette obligation d'honorer le maillot national et sortir avec au moins une victoire qui apaiserait un tant soit peu la grosse déception ressentie par tout un peuple. Ce sera également le match de départ pour l'après-CAN-2017 en cas d'élimination, car d'autres échéances attendent la sélection, et ce, dès le mois de mars avec les éliminatoires de la CAN-2019 qui, elle, aura lieu au Cameroun, et surtout la suite des qualifications pour le Mondial-2018 où un petit espoir subsiste après les déconvenues contre le Cameroun à la maison et le Nigeria. Et pour ce dernier match contre le Sénégal, le staff technique a essayé de rectifier le tir, même si c'est en retard, en mettant d'entrée Sofiane Hanni qui a montré de bonnes dispositions lors des deux dernières sorties, dont un but face à la Tunisie. Le décalage de Brahimi sur le flanc gauche devrait permettre un meilleur équilibre de l'équipe, alors que la titularisation d'Abeid était attendue depuis le premier match, sachant que Bentaleb et Guedioura n'ont pas vraiment rempli pleinement leurs missions respectives. En défense, l'absence de Rami Bensebaïni, l'une des rares satisfactions de cette CAN-2017, devrait être suppléée par l'une des doublures, à savoir Belkaroui ou Cadamuro, même si la reconversion de Guedioura a été évoquée, mais sans suite perceptible. Gagner face au Sénégal et rester à l'écoute de Tunisie-Zimbabwe, ce sera le programme des Verts pour ce soir. Un match pour l'honneur avant de rejoindre le pays. A moins que... A. Salah-Bey Groupe A (3e journée) Le Cameroun et le Burkina Faso en quarts Le Gabon ne verra même pas les quarts de finale de «sa» Coupe d'Afrique des nations : tenu en échec à domicile par le Cameroun hier (0-0), il laisse ce dernier et le Burkina Faso, tombeur de la Guinée Bissau (2-0), sortir de ce groupe A. Le Burkina Faso, qui s'est imposé grâce à un but contre son camp de Rudinilson Silva (12e) et une réalisation de Bertrand Traoré (58e), termine même en tête de son groupe et s'évite ainsi d'affronter le Sénégal, l'un des grands favoris de l'épreuve, et qui est déjà assuré de terminer en tête de son groupe B. Cet honneur reviendra donc au Cameroun, le 28 janvier à Franceville. Les Lions indomptables ont bien empêché le Gabon de marquer hier à Libreville, mais n'ont en revanche pas réussi à inscrire le moindre but, ce qui leur aurait évité ce choc. Au coup de sifflet final, ils ont néanmoins davantage affiché leur joie de se qualifier, quand les Gabonais s'effondraient sur la pelouse, en pleurs pour certains. C'est la première fois depuis 1994 que le pays organisateur n'ira pas en quart de finale. Les Gabonais n'ont gagné aucun de leurs matches, malgré le soutien de 40 000 spectateurs et les visites du président de la République à l'entraînement. Ils pourront avoir des regrets car, à l'exception de dix bonnes premières minutes, ils n'ont jamais semblé disputer un match de qualification, ne s'arrachant que dans les 5 dernières minutes. De leur côté, les Burkinabè se qualifient en quarts pour la troisième fois seulement de leur histoire. A chaque fois, leurs résultats furent probants, puisqu'ils ont terminé à la 4e place en 1998, et à la 2e en 2013. R. S. La frustration Aubameyang : «On avait tout pour se qualifier, mais...» «On avait tout pour se qualifier», a regretté dimanche le capitaine du Gabon, Pierre-Emerick Aubameyang, sortant pour la première fois de son silence après l'élimination du pays organisateur de la Coupe d'Afrique des nations. «On avait des occasions. Malheureusement, il y a des jours comme ça où ça ne rentre pas, à l'image de ma première occasion à deux mètres du but», a déclaré l'attaquant vedette du Borussia Dortmund après le match nul (0-0) contre le Cameroun, synonyme d'élimination. «On a touché le poteau, le gardien qui fait une parade dont on ne sait d'où elle sort. Il nous a manqué peut-être cette petite hargne en plus qui allait faire la différence», a-t-il dit en allusion aux occasions du Gabon en fin de match. Le but encaissé dans le temps additionnel (1-1) contre la Guinée-Bissau en ouverture, le changement d'entraîneur et la préparation tardive ont aussi pesé selon lui : «On devait commencer le 3 (janvier), on a commencé un petit peu plus tard. On n'a pas vraiment eu le temps de se préparer.» «Je suis vraiment fier de tous les joueurs, de tout le monde, parce que tout le monde a donné le maximum de soi-même», a ajouté le natif de Laval, rendant hommage à son binôme en attaque Denis Bouanga. «Il a fait des matches vraiment incroyables, des grosses prestations. Je l'ai félicité». «Je pense que l'on a été plus fort que chaque équipe dans le groupe. Mais comme je l'ai dit, c'est un tout, la préparation, le changement d'entraîneur, ce n'était pas facile», a conclu Aubameyang. Le Gabon a terminé à la 3e place du groupe A avec trois matches nuls. Le coach Broos : «Nous sommes très contents» l Le sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun, Hugo Broos, était tout heureux de la qualification de son équipe aux quarts de finale. «Nous sommes qualifiés et nous sommes très contents. Nous allons jouer contre le Sénégal, la meilleure équipe du tournoi. Aujourd'hui, si nous avions été malchanceux, nous aurions pu encaisser deux buts d'entrée de jeu. Notre début et notre fin de match étaient très mauvais. Entre les deux, on fait un bon match. Bassogog a reçu un coup sur la cheville. On verra demain (lundi) si c'est grave ou pas. On a une semaine, cela devrait être assez pour qu'il soit prêt pour le match de samedi prochain. Le temps est fini de jouer tout le temps avec les mêmes onze joueurs. J'ai 23 joueurs et je vais tous les faire jouer, car j'ai confiance en tout le monde», a-t-il déclaré.