Résumé de la 191e partie n Rooney montra un sang-froid surprenant et elle semblait ne se préoccuper que de Jenny. «Je sais, ma chérie. Je sais ce que c'est.» Clyde avait pris dix ans au cours des dernières heures.«Je relève la liste de toutes les propriétés d'Erich, dit-il. J'aurai bientôt fini. — Cette toile, dit Jenny. Il faut la remettre à sa place. Elle était accrochée sur le grand mur de l'atelier. — Je l'ai laissée dans la réserve du bureau, dit le docteur Philstrom. Mais il me semblerait préférable que Mme Toomis accepte de retourner à la clinique jusqu'à ce que tout cela soit terminé. — Je veux rester avec Clyde, déclara Rooney. Je veux rester avec Jenny. Je vais très bien. Ne comprenez-vous pas ? Je sais maintenant. — Rooney ne me quittera pas», dit Clyde d'un ton définitif. Le shérif Gunderson se dirigea vers la fenêtre. «C'est plein de marques de pas et de traces de pneus dehors, dit-il. Il nous faudrait une bonne tempête de neige pour recouvrir tout ça. On l'annonce pour ce soir. Priez pour que ce soit vrai.» La tempête se déclencha en début de soirée. Les flocons tombèrent drus, serrés, sur la maison, les granges, les champs. Le vent se leva, soulevant des tourbillons de neige qui s'accumulèrent en lourdes masses contre les arbres et les bâtiments. Le lendemain matin, le cœur rempli de gratitude, Jenny découvrit la blancheur immaculée du paysage. La sépulture ouverte allait être recouverte d'un manteau blanc, les traces qui conduisaient au chalet effacées. S'il venait, Erich ne pourrait rien soupçonner. Même lui qui repérait immédiatement un livre dérangé dans la bibliothèque, un vase déplacé d'un centimètre, ne décèlerait aucune marque de leur passage dans le chalet. Pendant la nuit, malgré les routes glissantes, le shérif était revenu avec deux de ses adjoints. L'un avait branché une table d'écoute sur le téléphone et donné à Jenny un talkie-walkie en lui expliquant comment l'utiliser. L'autre avait fait des copies des documents triés par Clyde, des pages et des pages de déclarations de revenus détaillant le patrimoine de la famille Krueger : titres de propriétés, contrats de location, immeubles de bureaux, entrepôts. On remit les originaux en place. Les copies furent confiées aux enquêteurs chargés de trouver toutes les cachettes possibles. Jenny refusa catégoriquement de laisser un policier s'installer dans la maison. «Erich peut ouvrir la porte d'un instant à l'autre. Supposez qu'il s'aperçoive de la présence d'un étranger. Et il s'en apercevrait. Croyez-moi. Je ne peux pas prendre ce risque.» Elle se mit à compter les jours, consciente du fait que les secondes se transformaient en minutes, les minutes en quarts d'heure, en demi-heures... Elle avait découvert le chalet le 15. On avait ouvert la tombe de Caroline le 16, le jour où Erich avait téléphoné. La tempête de neige prit fin le 18. Le déneigement commença dans tout le Minnesota. A suivre