Impasse n Le Conseil de sécurité, réuni hier mardi, pour examiner un projet américain de résolution sur le Sahara occidental n'est pas parvenu à un consensus, les premières discussions ont révélé de grandes divergences entre les membres de l'organe onusien. Le projet de résolution visant la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc a été soumis dans un premier temps au groupe d'amis du Sahara occidental au Conseil de sécurité mais sans dégager un consensus sur ses propositions notamment celle exigeant le retrait immédiat du Front Polisario de la zone d'El-Guergarat. Devant le refus de plusieurs membres de valider un texte biaisé, la délégation américaine aux Nations unies a soumis ce projet de résolution au reste des membres du Conseil de sécurité mais les tractations restent serrées avant son adoption prévue demain. La Russie a qualifié le texte de déséquilibré, alors que l'Uruguay a estimé qu'il ne fournit pas les causes qui étaient à l'origine de la crise d'El-Guergarat en référence aux violations de l'accord de cessez-le-feu par le Maroc, ce qui a provoqué les tensions dans cette zone tampon surveillée par la Minurso. «Le Maroc et la France sont en train de pousser à l'extrême jusqu'à demander le retrait immédiat et sans condition du Front Polisario d'El-Guergarat», a déclaré à l'APS le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. La France et quelques amis inconnus du Maroc ont eu une grande influence sur la rédaction de la première mouture du projet, selon lui. Pour El-Guergarat, «il fallait s'attaquer aux causes et aux conséquences de la crise», a affirmé M. Boukhari en précisant que le problème a commencé quand le Maroc a voulu achever un projet de route traversant cette zone interdite par les accords militaires. «La violation des termes du cessez-le-feu était à l'origine de la crise et met en péril tout le processus de paix au Sahara occidental», a-t-il ajouté. Le Front Polisario a proposé aux Nations unies l'envoi d'une commission technique pour examiner sur terrain la violation du cessez-le-feu mais la France et le Maroc s'y sont opposés en essayant d'impliquer le Conseil de sécurité dans la légitimation des actes de Rabat. Il a considéré qu'il était essentiel de tenir compte de l'échec des négociations de Manhasset en 2007 en intégrant dans ce projet de résolution «des éléments pour que les nouvelles négociations, auxquelles le secrétaire général appelle, puissent avoir une perspective de succès». «Certaines déclarations françaises sur cet aspect sont contaminées d'une certaine légèreté et d'une certaine complicité tout en sachant que le Maroc ne va pas coopérer dans le cadre d'une négociation sérieuse et crédible», a-t-il relevé. M. Boukhari a fait savoir que le Front Polisario allait «attendre la fin des discussions sur ce projet de résolution pour se positionner publiquement sur l'ensemble du processus de paix, y compris sur la situation à El-Guergarat».