Résumé de la 1re partie n Il était là, surgi de nulle part, planté devant le bébé. La scène s'est déroulée si vite qu'elles n'ont rien pu faire Surpris, l'homme a paniqué, pointé le couteau dans leur direction en hurlant : — N'approchez pas ! Les policiers se sont d'abord immobilisés. Derrière le kidnappeur, les infirmières, des visages angoissés, cinq secondes d'hésitation durant lesquelles l'homme se sent coincé. Il ne peut ni avancer ni reculer. Alors, pris d'une rage folle, il s'élance vers une baie vitrée qu'il fait exploser à coups de pied pour sortir. Avant le fracas du verre brisé, tout le monde a entendu les faibles gémissements du bébé, réveillé, et pleurant à petits coups. L'homme est dehors, il court vers un taxi qui, voyant arriver cet énergumène, et la police derrière lui, démarre en trombe. Nouvel instant de panique. L'homme est déconcerté d'avoir raté son but. S'il avait pu prendre le chauffeur en otage, s'installer à l'arrière avec l'enfant, où serait-il allé ? Vers l'aéroport ? Menacer d'autres gens, exiger un avion ? Il a dit qu'il voulait rentrer dans son pays. Son pays ne se gagne que par avion ou par bateau... Au moins l'enfant n'aurait pas eu froid... Mais c'est raté. L'homme court dans la rue, s'enfonce dans la ville, tandis que les radios des voitures de police grésillent, que les appels téléphoniques se bousculent. Deux heures plus tard, on connaît son identité, son signalement, et les circonstances approximatives de ce kidnapping. Un père de nationalité étrangère, un fou. Mais un fou de quoi ? La mère de l'enfant n'a qu'une explication. Ils ne s'entendaient plus tous les deux, elle a décidé de le quitter avant même d'accoucher, et voilà qu'il surgit comme un animal furieux et s'empare de leur prématuré de sept mois et demi, plus dix jours d'existence en couveuse. Un être dont la survie dépend de toute une technologie postnatale. Quel homme, quel père peut prétendre être un homme et un père en faisant cela ? Il veut l'enfant et il le menace de mort ? Un témoin de l'enlèvement a dit à la police : — Il est dingue ! Il a le regard d'un dingue ! Le couteau est plus gros que le cou de l'enfant ! La brigade d'intervention locale a réussi à le retrouver à la sortie de la ville. Il marche toujours sur l'autoroute, se retourne de temps en temps, en balançant le couteau, sans ralentir sa marche. La mère est dans une voiture de police, le regard braqué sur lui, car il vient de s'arrêter brusquement. Il lève le bras droit, brandit la lame, en hurlant qu'il va mourir plutôt que de rendre le bébé. Et la lame plonge d'un coup. La mère hurle. Il a planté l'arme dans son épaule, et la retire aussitôt ; il saigne, la blouse qui enveloppe le bébé devient rouge. La mère se recroqueville de terreur, le visage entre les mains. Fou, fou... Que veut-il ? Partir réellement avec sa fille ? Se tuer et la tuer ? Le péage de l'autoroute n'est pas loin. Le bébé nu, seulement vêtu d'une couche, et protégé de l'air extérieur par le tissu de la blouse, risque de ne pas supporter plus longtemps le froid. Température sur l'autoroute : environ dix-huit degrés. Température nécessaire à un prématuré: impérativement trente-sept degrés en permanence, et en vase clos. Ajouter à cela la déshydratation extrêmement rapide. A suivre