Reprise - Les commissions mixtes algéro-françaises reprendront leurs travaux consacrés au dossier de la récupération des Archives nationales en septembre prochain. C'est ce qu'a indiqué hier lundi le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, affirmant que d'autres dossiers en suspens devront être rouverts suite à l'élection du président français et à l'installation du nouveau gouvernement français. Les déclarations du président français, Emmanuel Macron, lors de sa visite en Algérie alors qu'il était candidat à l'élection présidentielle étaient «audacieuses» mais l'Algérie «attend du concret et la traduction de ses déclarations dans les faits», a précisé M. Zitouni en marge d'une conférence sur les atrocités coloniales françaises durant la guerre de Libération, organisée par le Centre national d'études et de recherche sur le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire de l'Indépendance. «Nous sommes las des promesses faites depuis l'Indépendance sans que rien de concret ne soit fait», a-t-il dit. Concernant la récupération des archives nationales, le ministre a précisé que «les commissions mixtes se réuniront en septembre prochain», ajoutant qu'il sera également question des «dossiers des indemnisations des victimes des explosions nucléaires dans le Sud, des disparus et de la récupération des crânes des martyrs de la résistance nationale qui se trouvent dans un musée parisien». Le ministère du Moudjahidine a tenu des rencontres consultatives avec le ministère des Affaires étrangères pour relancer ces dossiers, a-t-il indiqué. Pour le ministre, «les relations entre l'Algérie et la France sont largement tributaires du règlement des dossiers en suspens». «Si elle aspire à des relations de confiance avec l'Algérie, la France doit régler ces dossiers», a-t-il soutenu. Il y a un mois le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, avait remis sur le tapis le dossier lié à la restitution des archives nationales détenues par la France en mettant l'accent sur le retard accumulé dans cette affaire. «La récupération de ce pan important de la mémoire collective des Algériens» est retardée par des procédures réglementaires «lentes» et le changement de responsables à la tête des institutions politiques françaises», avait-il expliqué. La première demande remonte à 1964, les autorités algériennes ont entrepris depuis cette date de nombreuses démarches pour récupérer ces archives, «spoliées» ou «déplacées» par la France coloniale, «pendant et après l'Indépendance», avait t-il rappelé. Les discussions entre les deux pays autour de la récupération des archives, dossiers et restes des corps et ossements de révolutionnaires algériens se trouvant en France sont gelées depuis le mois de mars 2017. Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, avait affirmé que «l'Algérie ne se taira pas et n'abandonnera pas les dossiers réclamés à la partie française», dont celui de la récupération des crânes de résistants algériens pour les inhumer en Algérie. M. Zitouni avait également indiqué qu'une commission mixte algéro-française a été constituée pour débattre de «dossiers sérieux» entre les deux parties dont ceux des archives, des indemnités spécifiques au Sud algérien suite aux essais nucléaires et des disparus.