Le Front de libération nationale (FLN) a rendu public hier un communiqué dans lequel il réitère sa demande à la France de présenter des excuses officielles au peuple algérien pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation. Le FLN, dirigé désormais par Djamel Ould Abbès, a exprimé son attachement à «l'exigence légitime d'excuses de la France pour les crimes coloniaux perpétrés à l'encontre du peuple algérien». «Ces haltes historiques constituent des occasions pour rappeler les affres de la répression, de la torture, de l'exil et de l'extermination et de l'aliénation identitaire subies par le peuple algérien», indique le FLN dans le même communiqué, assurant que «l'histoire du colonialisme restera marquée par ses crimes de sang et ses pratiques inhumaines». Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a pour sa part appelé la France à assumer ses responsabilités historiques. Dans un entretien accordé à l'APS, il a affirmé que la consolidation de la confiance entre l'Algérie et la France était tributaire de la prise en charge du dossier de la mémoire dans le cadre d'une «approche objective» à travers laquelle la France assumera ses «responsabilités historiques» et reconnaîtra ses exactions contre le peuple algérien. Pour le ministre, ces exactions ne peuvent être qualifiées que de «crimes contre l'humanité». M. Zitouni a relevé que les relations entre l'Algérie et la France «s'orientent, après plus de 50 ans d'indépendance, vers l'ouverture d'un nouveau chapitre basé sur la réciprocité, la coopération et les intérêts mutuels pour la réalisation des aspirations des générations à un avenir meilleur». Le ministre des Moudjahidine parle de l'ambition de l'Algérie à hisser ces relations au niveau «des potentialités et des aspirations des deux peuples». Il évoque le travail des commissions, mises en place lors de sa récente visite en France pour la prise en charge d'un certain nombre de dossiers en suspens, notamment la récupération des archives, les disparus durant la Guerre de Libération et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sahara algérien. M. Zitouni a fait savoir que les entretiens politiques ne se sont jamais rompus entre les deux parties dans le cadre de la Grande commission gouvernementale mixte algéro-française. Interrogé sur les démarches de l'Algérie pour la récupération des crânes de résistants algériens que la France conserve encore dans l'un de ses musées, M. Zitouni a indiqué que la détermination du peuple algérien à récupérer les ossements de ses chouhada «procède de sa conviction que la dignité humaine est sacrée et doit être respectée même pour les morts, et que rien ne justifie, ni moralement ni idéologiquement, que ces ossements soient laissés dans la situation déplorable actuelle».