L'un des derniers journaux indépendants du Cambodge a annoncé ce dimanche qu'il allait fermer, faute de pouvoir payer des arriérés d'impôts que lui réclame soudain le gouvernement du Premier ministre Hun Sen, soupçonné de vouloir neutraliser toute opposition. «Le pouvoir de la taxe est le pouvoir de détruire. Et après 24 ans, un mois et 15 jours, le gouvernement cambodgien a détruit The Cambodia Daily, qui représentait une branche spéciale et singulière de la presse libre au Cambodge», a déclaré le journal dans un communiqué. L'édition de lundi sera donc la dernière du titre, a-t-il précisé, estimant être victime d'une attaque politique. Le gouvernement lui réclamait 6,3 millions de dollars d'impôts, un chiffre qui ne tient absolument pas compte de ses comptes d'après le journal. Dans l'un des derniers éditos, la semaine dernière, le journal avait estimé qu'il s'agissait d'un «tournant qui menace de faire entrer le Cambodge dans une nouvelle période de répression». Cette annonce est intervenue quelques heures après celle de l'arrestation du chef de l'opposition, Kem Sokha, pour trahison. D'autres titres sont menacés par la vague de répression lancée par le Premier ministre. Des mesures fiscales ont également été annoncées par le gouvernement contre Radio Free Asia et Voice of America financées par les Etats-Unis, qui affirment de leur côté respecter les lois locales.