Coup - Aimé ou honni, Rabah Madjer, le sélectionneur de l'équipe d'Algérie, a fait un retour remarqué à l'occasion de ses deux premières sorties contre le Nigeria et la République centrafricaine. 2017 n'est pas 1993-1995, ni 2001-2002 pour Rabah Madjer, qui est revenu à la tête de l'équipe nationale après deux essais qui n'ont pas été jusqu'au bout. Les temps ont changé et l'environnement aussi. Ne serait-ce qu'avec la multitude de supports médiatiques (journaux, radios, télés, sites Internet, réseaux sociaux, ...), Madjer a tout intérêt à s'adapter et à soigner sa communication avec la presse, notamment algérienne. Sa prise de fonction n'a pas été de tout repos dans un contexte très particulier où l'équipe nationale était sortie d'une élimination pour la Coupe du monde 2018 et une saison catastrophique. Madjer n'a pas également choisi la facilité en choisissant de rejouer au stade du 5-Juillet, une enceinte qu'il connaît bien du temps où il était joueur, mais qui, en l'espace d'une soirée, s'est transformée en un cauchemar, malgré une victoire qui devrait redonner le moral aux troupes. Sa sortie en conférence de presse et son «Taisez-vous !» à l'adresse d'un journaliste a fait le buzz et le tour du monde. Et c'est parce que c'est justement Madjer, que ce coup de sang n'est pas passé inaperçu. Des observateurs avertis estiment que le nouveau patron des Verts a marqué son territoire en imposant un nouveau style, sans oublier son discours pour ses joueurs qui a, apparemment, eu son effet puisque l'équipe a montré davantage d'engouement et d'engagement. Interrogés, quelques joueurs de la sélection ont exprimé leur satisfaction, comme le souligne le capitaine d'un soir Ryad Mahrez : «Je l'avais rencontré plusieurs fois avant qu'il soit entraîneur national. C'est quelqu'un de très gentil. C'est un grand joueur. Une véritable star en Algérie et en Europe aussi. On vient de commencer avec lui et nous avons gagné. Je pense que c'est un bon départ pour lui, il faut lui laisser du temps pour travailler et on va voir ce qu'on peut faire.» Par ailleurs, Madjer a renoué avec les terrains puisqu'il a assisté, comme il l'avait promis, au match CR Belouizdad - USM Blida le week-end dernier, en attendant de régler quelques soucis au niveau de son staff technique. En effet, Azziz Bouras, l'entraîneur des gardiens de l'équipe nationale, hérité du staff de Lucas Alcaraz, n'a pas apprécié la façon avec laquelle ont été prises certaines décisions au sein de la sélection, depuis la venue de Rabah Madjer. Ainsi, Bouras n'aurait pas été informé ni sur la non-convocation du gardien Raïs Mbolhi, ni sur la désignation de Hanniched comme entraîneur des gardiens. Pour sa part, Djamel Menad, n'est plus chaud à poursuivre sa mission au sein du staff technique en raison des remarques que lui a faites Madjer, à l'occasion du match amical contre la République centrafricaine sur la main courante. Les deux hommes, Bouras et Menad, ont leur caractère, ils doivent être mis en confiance et gérés avec doigté, si vraiment Madjer veut les conserver, notamment Menad dont c'est son propre choix. Rien n'est encore tranché pour l'instant sur l'avenir des deux adjoints de Madjer, mais ce sera un autre dossier à examiner par le président Zetchi pour préserver la sérénité et l'équilibre au sein de l'EN. Le grand chantier ne vient que commencer et les prochains mois nous édifierons sur les contours de la sélection.