Portrait - Le militant et caméraman des maquis de la Guerre de Libération nationale, Stevan Labudovic, est décédé samedi à l'âge de 91 ans à Belgrade, ont annoncé des médias serbes. Né en 1926, Stevan Labudovic a pu, grâce à sa caméra, immortaliser des moments historiques de l`Algérie en pleine Guerre de Libération. En 1959, Il décida d'entrer en Algérie, via la Tunisie, pour filmer et photographier des séquences de la guerre dans la région des Aurès. Stevan Labudovic a été décoré de la médaille du Mérite en 2012 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance nationale. Il avait également reçu le prix d'honneur lors du 5e Festival du film engagé d'Alger en 2014. Il est par ailleurs l'un des fondateurs de l'Association des amis de l'Algérie à Belgrade, capitale serbe. Ce doyen de la cinématographie yougoslave avait réalisé des reportages sur les opérations menées par l`Armée de libération nationale (ALN) et, après 1962, il a couvert les visites effectuées en Yougoslavie par les défunts présidents Houari Boumediène et Chadli Benjedid et celles effectuées par Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, et celles du leader Josip Broz Tito en Algérie. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé, samedi, un message de condoléances à la famille de Stevan Labudovic, militant et caméraman des maquis de la Révolution algérienne, dans lequel il a souligné l'«engagement» du défunt en faveur de la lutte de l'Algérie contre le joug colonial. «C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès du grand militant de la Guerre de Libération nationale, Stevan Labudovic», lit-on dans ce message. «Homme de convictions, épris des idéaux de justice sociale, de progrès, de liberté et d'émancipation des peuples, il s'investit pleinement dans la lutte de l'Algérie, contre le joug colonial, au péril de sa vie, et mobilisa, avec courage et abnégation, sa caméra et son savoir-faire au service de notre cause», a écrit le président de la République. «Son engagement sans faille et fraternel permit de dévoiler à l'opinion publique internationale la réalité du combat de notre peuple face à la propagande coloniale, et à immortaliser des moments historiques de notre lutte de libération. Attaché indéfectiblement à notre pays, il avait l'Algérie au cœur et à l'esprit», a-t-il souligné. «En ces moments particulièrement douloureux, je tiens à présenter à sa famille, à ses proches et à ses amis, mes sincères condoléances et à les assurer de ma chaleureuse sympathie», a conclu le chef de l'Etat.