Programme - Une expérience sur la culture du safran, réalisée au niveau d'une exploitation agricole d'Aïn Fezza, s'est avérée concluante pour que la commune devienne pilote dans ce domaine. C'est ce qu'a indiqué jeudi le Dr Morsli Boutkhil, maître de recherche à l'Institut national de recherche forestière (INRF) de Tlemcen. L'exploitation Chikhi a commencé avec une centaine de bulbes de safran en 2012 pour atteindre, en 2017, la plantation de milliers de bulbes récoltés de sa propre parcelle de safran, une culture à haute valeur économique ajoutée, a-t-on affirmé. Précisément, il a mis en terre 150 bulbes en 2012, pour passer à des milliers de bulbes en 2014/2015 sur une superficie de 0,2 hectare et dont il a extrait une quantité de 100 grammes de safran. Cette quantité est passée à 400 gr durant la campagne 2016/2017, pour une superficie de 0,4 ha pour dix quintaux de bulbes récoltés, a-t-il ajouté, faisant savoir que l'entretien de la parcelle et la récolte du safran sont effectués par les femmes rurales au niveau de l'exploitation. «La production du safran, à fort potentiel de valorisation commerciale, peut constituer un support à l'économie de la zone et peut être une promotion sociale pour l'emploi de la femme», a souligné le Dr Morsli. L'INRF a participé à la promotion de la culture du safran, ainsi qu'à l'organisation de sorties et de journées de vulgarisation au niveau de l'exploitation avec la collaboration de la direction des services agricoles, de la Chambre d'agriculture, de la conservation des forêts, du Parc national, de l'université, de la forêt modèle et du mouvement associatif, au niveau de la safranière pédagogique de l'exploitation Chikhi. Ainsi, dans le cadre de la promotion de la culture du safran, il a été procédé à l'attribution de 5 000 bulbes à un groupe de 20 personnes voulant tenter l'expérience, dont 15 personnes sont de la wilaya de Tlemcen. Dans ce même cadre, l'INRF a organisé, en novembre 2016, une journée d'étude pour la sensibilisation et la promotion de la culture du safran, avec l'appui de ses partenaires, en vue de sensibiliser et promouvoir cette culture au niveau la zone de Tlemcen. La réussite du développement du safran nécessite une sensibilisation et passe, inévitablement, par une meilleure organisation des producteurs, a indiqué le Dr Morsli, rappelant le projet pilote lancé à Khenchela et la tenue de plusieurs rencontres de sensibilisation sous la coupe de l'INRF. En Algérie, cette culture à haute valeur ajoutée ou «Or rouge», se trouve encore au stade embryonnaire. Pour développer cette culture dans la zone de Tlemcen et garantir un produit de qualité, une première action de sensibilisation a été menée, en 2015, par la DSA et l'INRF au niveau de l'exploitation de M. Chikhi, où la culture du safran a été initiée en 2013. Cette action visait, également, la formation et l'appui technique pour le renforcement des capacités locales afin de développer cette culture de montagne. Il s'agit, en fait, de renforcer les connaissances et les compétences et assurer une meilleure conduite technique de la culture du safran, en plus de l'organisation d'un réseau dynamique pour sa promotion, a-t-il expliqué.