Escalade De nouveaux raids américains ont visé, dans la nuit de lundi à mardi, la ville sunnite de Fallouja. Le FMI a jugé que l'insécurité persistante et la dette de l'Irak constituaient des obstacles de taille à la reconstruction du pays. L'armée américaine a annoncé que les raids sur Fallouja, ville encerclée depuis cinq jours, avaient visé des bâtiments abritant des membres présumés du réseau de l'islamiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. «Plusieurs caches (du réseau) d'Abou Moussab al-Zarqaoui et des entrepôts d'armes dans le sud de Fallouja ont été frappés cette nuit dans le cadre de la poursuite des opérations pour déjouer les plans du réseau terroriste de Zarqaoui d'attaque contre le gouvernement irakien et son peuple pendant le ramadan», selon un communiqué militaire américain. Hier le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a annoncé avoir décidé d'étendre les opérations de désarmement à toutes les régions d'Irak en prévision des élections générales prévues en janvier et annoncé une aide d'urgence à Fallouja. Parlant de «début prometteur» à Sadr City, un quartier chiite de Bagdad où la remise des armes en contrepartie d'argent a commencé le 11 octobre, M. Allaoui a indiqué ?uvrer «pour étendre cette opération à toutes les villes et nous commencerons par Bassora» (sud), mais n'a pas fourni de date. Deux millions de dollars ont été alloués par le gouvernement irakien à une aide d'urgence à Fallouja, a-t-il affirmé, tout en répétant les griefs du gouvernement à l'égard de la ville. Au sujet des élections prévues dans trois mois, le plus haut dignitaire chiite irakien, le grand ayatollah Ali al-Sistani, a émis des réserves sur le système électoral, mais il a insisté sur une participation des chiites au scrutin, a indiqué lundi son porte-parole Hamed al-Khaffaf. A Nassiriyah, à 370 km au sud-est de Bagdad, un policier irakien a été enlevé par un groupe islamiste inconnu et son corps repêché quelques heures plus tard dans l'Euphrate avec une balle dans la tête, selon son père et une source hospitalière. Sur le plan économique, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé, dans un rapport publié lundi, que l'insécurité persistante et l'absence de solution au problème de la dette irakienne constituaient des obstacles de taille au financement de la reconstruction du pays, tout en tablant sur une croissance de 52% en 2004. «Les financements futurs de l'Irak dans les circonstances actuelles sont sujets à un degré de risque considérable. La situation au niveau de la sécurité n'est toujours pas sous contrôle et l'Irak a un niveau insoutenable de dette», affirment les experts du FMI.