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Leny Escudero à Ibn Khaldoun
La nostalgie du bon vieux temps
Publié dans Info Soir le 04 - 11 - 2004

Poésie Le chanteur raconte et décrit les petites gens avec simplicité, amour et passion, et avec beaucoup de chaleur et d?humanité, le tout est délicieusement dit.
Après le concert-événement du chanteur français Pierre Bachelet, l?Etablissement Arts et Culture de la wilaya d?Alger a renouvelé, mardi, l?expérience à la salle Ibn Khaldoun avec la chanson française, en organisant un autre récital, celui de Leny Escudero, cette voix un peu rauque aux intonations musicales très nostalgiques.
Leny Escudero représente, à lui seul, une époque. Souvenirs et nostalgie étaient le lot de la soirée.
Leny Escudero a réussi, le temps d?un récital, à enchanter son public et à l?émouvoir. Le public nombreux l?a applaudi, écouté sa voix prenante, chargée d?émotion et de sensibilité et qui chante la liberté, l?amour et la beauté.
En parfaite communion avec le chanteur, l?assistance, attentive, prêtait une ouïe admirative au répertoire que Leny Escudero interprétait merveilleusement bien, de la même vigueur que lorsqu?il débutait, de cette même voix qui immergeait chacun des spectateurs dans un abîme musical mélodieux, plein de lyrisme et de poésie.
Le public, nostalgique notamment pour l?ancienne génération, celle qui, dans le temps, s?est laissé affectueusement bercer par ses chansons fétiches qui lui ont fait connaître le succès, comme Pour une amourette, Ballade à Sylvie, Des rires et des larmes, Chante la liberté?, s?en est abreuvé à satiété.
La beauté de ce récital réside dans l?authenticité et la générosité de Leny Escudero qui, égal à lui-même, ne chantait pas, mais plutôt disait la poésie : ses chansons sont comme des poèmes même si le chanteur ne prétend pas l'être.
«Je ne suis pas un poète, je suis seulement un faiseur de chansons, des chansons qui ont un style poétique», dit-il modestement.
Ses chansons s?écoulent comme de la poésie, si divertissantes et si enivrantes. Après les avoir écoutées, on n?est plus le même, puisqu?il y a quelque chose de changé en nous. Et tout en disant ses poèmes dans un flot mélodique avec des intonations mélancoliques, Leny Escudero véhicule un état d?âme. Selon lui, «ces états d?âme racontent des histoires qui, elles, provoquent de l?émotion».
Leny Escudero, en chantant, y met en effet toute son émotion. Ce qui rend la personnalité de ses textes plus proéminente et singulièrement attachante. Et c?est ce qui fait sa singularité. Leny Escudero raconte et décrit les petites gens avec simplicité, amour et passion, et avec beaucoup de chaleur et d?humanité, le tout est délicieusement dit dans une poésie qui lui est propre et pour la définir, il faudrait l?écouter.
De sa voix un peu rauque, une voix caractéristique aux accents poignants explosant d?impressions et d?images, Leny Escudero a mis à l??uvre son talent, celui de toucher, au plus profond de chacun, les sensibilités cachées. Peut-être parce que Leny Escudero, généreux et aimant, à la simplicité des gens ; authentique, il fait preuve d?humilité et de bonté. Ses chansons le montrent si bien d?ailleurs. Ayant la conviction des gens, il parle sans fard ni artifice de toutes les choses de la vie, de l?humain.
Leny Escudero, qui s?est produit une première fois à Alger en 1960, s?est montré, mardi à la salle Ibn Khaldoun, à la hauteur de ses chansons. Son récital a dégagé une forte charge émotionnelle marquée, d?un bout à l?autre, par ce que l?on appelle la nostalgie du bon vieux temps.


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