Constat Alors que la loi exige que l?enseignant d?une école privée justifie d?un bac + 4, pour enseigner aussi bien au primaire, au complémentaire qu?au secondaire, certains établissements ne respectent pas cette règle. Encore étudiante en littérature française, Rabéa exerce en tant qu?enseignante dans une école privée à Alger. «J?ai lu l?annonce dans un journal et je me suis présentée. Comme j?étudie encore, je ne suis pas libre, ainsi, avec la directrice, nous avons convenu que j?enseigne la langue anglaise 4 heures par semaine à une classe du primaire. Cela m?arrange.» Rabéa affirme maîtriser cette langue qu?elle a apprise à l?école. «Je ne risque pas de me perdre, mes élèves sont encore des enfants et puis l?école m?a fourni des livres spéciaux, des éditions françaises.» Le salaire de la jeune fille a été fixé au départ à 1 500 DA. «C?est scandaleux ! Tout simplement parce que je suis débutante, c?est le terme qu?a employé le comptable, j?ai protesté et l?on m?a alors augmentée à 5 000 DA.» Auparavant, Rabéa travaillait dans une autre école, elle ne percevait que 8 000 DA. C?était peu pour elle, car elle avait un emploi du temps chargé. «En plus, comme la plupart de mes amies enseignantes, je n?étais pas déclarée. La directrice a profité de nous, puisque nous sommes de nouvelles licenciées, c?était notre première expérience.» Elle pensait qu?elle allait être mieux lotie ailleurs. Son amie, Nadjette, une licenciée en langue anglaise, touche un salaire qui n?atteint même pas les 2 000 DA. «On me compte 70 DA l?heure ! De l?exploitation ! Mais je dois quand même travailler, je n?ai pas le choix, j?ai besoin d?argent.» Nos deux oratrices affirment cependant que les enseignants d?autres matières, notamment les sciences, les mathématiques, la chimie et le français touchent plus, à raison de 300 DA/h. Les deux maîtresses ajoutent qu?elles n?ont pas bénéficié de formation ou d?encadrement. «On nous fournit des livres pour les enfants, ce sont généralement des éditions françaises que l?on enseigne à nos élèves, souligne Nadjette. Des manuels neufs, des livres colorés, plein de photos et de belles images.» «C?est attrayant d?enseigner avec ces bouquins, ils sont plus présentables et répondent aux besoins des enfants.» Certaines écoles privées, selon nos interlocutrices, disposent de télévision pour la projection de films ou de dessins animés pour les premières années, de cantines et de jardins. Des randonnées sont organisées en été et des visites aux musées sont également programmées durant l?année scolaire.