Polémique Calculateur dans l?âme, Mouammar El-Gueddafi a bien choisi le moment de relancer l?affaire Lockerbie en sa faveur bien sûr, provoquant, encore une fois, une scission entre la France et ses alliés britanniques et américains. Episode à suivre. Des avocats du gouvernement libyen ont signé, mercredi dernier, un accord avec les représentants des familles des 270 victimes de l'attentat de Lockerbie portant sur une indemnisation de 2,7 milliards de dollars (près de 2,40 milliards d'euros), selon les avocats des familles. Cet accord représente une importante étape vers la levée des sanctions imposées par l'ONU à la Libye après l'attentat contre le vol 103 de la PanAm, qui avait explosé en 1989 au-dessus de Lockerbie (Ecosse), faisant 270 morts. Selon des diplomates de l'ONU, le transfert d'argent devait débuter immédiatement pour être achevé jeudi dernier. Le gouvernement libyen enverra ensuite un courrier au Conseil de sécurité des Nations unies lui faisant savoir qu'il a rempli les conditions pour la levée des sanctions, qui étaient d'accepter la responsabilité de l'attentat, de renoncer au terrorisme et d'indemniser les familles des victimes. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne feront par la suite savoir au Conseil qu'ils pensent que la Libye s'est effectivement pliée aux exigences de l'ONU et Londres proposera une résolution prévoyant la levée des sanctions. Le dénouement de cette affaire, qui a mis le Jamahiriya au banc des accusés, obéit beaucoup plus à la conjoncture actuelle marquée par la traque aux groupes terroristes ainsi qu?à la position de la Libye qui figure sur la liste des «Roug States». en effet, sentant le vent tourner, le leader libyen, après un mutisme de plusieurs années, a préféré se conformer aux lois internationales plutôt que de jouer à Don Quichotte. Passant pour un maître du timing, le guide de la révolution libyenne joue aussi la carte du pétrole dont le pays recèle des gisements importants provoquant ainsi un assouplissement dans les positions de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis qui s?empressent déjà de faire circuler auprès des nations unies et du conseil de sécurité de l?Onu une mouture pour la levée des sanctions contre ce pays. S?il parvient, malgré les réticences de la France, le guide aura ainsi réussi un coup de maître digne d?un vrai échassier.