Mode Le mercato, le désormais marché d?hiver, avec tout ce qu?il charrie comme mouvements de joueurs et brassage d?argent, s?installe dans les traditions du football algérien. Phénomène de mode, pâle imitation ou véritable évolution ? Les plus érudits vous diront que ce sont les trois à la fois, d?autant qu?étymologiquement parlant ce mot n?existait pas avant dans le jargon de notre football. Depuis quelques semaines déjà, la vie des clubs est rythmée par les éventuels départs et arrivées de tel ou tel joueur. Et si entre le démarrage du championnat et la dernière journée de la phase aller, 12 clubs de la Nationale I ont déjà phagocyté pas moins de 32 techniciens (quatre clubs : l?USMA, l?ASO, le NAHD et le MCO n?ont pas encore changé de staff bien que le club de Soustara soit sur le point d?emboîter le pas aux autres), les joueurs ne pouvaient prétendre à aucun transfert avant le 15 décembre. Il faut reconnaître que la seconde période d?enregistrement des licences n?est pas aussi intense que la première qui intervient durant l?intersaison, mais cela n?empêche pas les clubs, notamment les grosses cylindrées d?aller à la pêche au gros poisson ou de se permettre quelques folies. Et dire que certains ont soi-disant du mal à joindre les deux bouts, alors que leurs tiroirs-caisses ne semblent pas avoir de frein pour s?attirer tel ou tel joueur. Les Algériens fans de foot, ont toujours à l?esprit les chiffres astronomiques qui ont circulé durant l?été dernier (600 millions pour Bourahli, 750 millions pour Bouguèche, 500 millions pour Badji, 1,3 milliard pour Zaoui et Tahraoui, 700 millions pour Badache?) La surenchère a dépassé tout entendement, que ce soit pour le transfert d?un joueur ou pour faire rempiler un autre. Le mercato, lui, ne dérogera pas à la règle, même si le volume des échanges n?est pas aussi élevé. Toutefois, les prix seront toujours à la hausse, en général, sauf peut-être dans certains cas où les clubs ont intérêt à tirer une plus-value d?un joueur dont le contrat qui le lie à son club expire en fin de saison. C?est l?exemple de Tahraoui (ASO) que le président Medouar a tout intérêt à céder durant ce mercato, s?il ne veut pas tout perdre en juin prochain. Aujourd?hui, le transfert de l?attaquant camerounais Jean-Paul Yontcha, du CA Bordj Bou-Arréridj à la JS Kabylie, constitue l?attraction majeure de ce mercato et dont l?affaire ne se conclura pas en dessous de la fourchette des 600-700 millions de centimes. Le retour de Karim Ghazi, dont le transfert à l?ES Tunis avait rapporté 200 000 dollars à l?USMA, et le recrutement de Daoud Bouabdallah, son coéquipier du même club, lui aussi s?inscrivant au même tarif, coûteront pas loin du même prix chacun. C?est d?ailleurs avec une partie de l?argent de Diallo, transféré à Nantes, que le président Allik tentera de débaucher éventuellement l?un de ses deux joueurs toujours convoités. D?autres clubs privilégient la piste des joueurs africains, de préférence de jeunes espoirs émargeant à des tarifs plus ou moins abordables, car les meilleurs, en l?occurrence les internationaux aguerris dont la notoriété n?est plus à démontrer, sont inaccessibles pour la moyenne de nos clubs. Ceux-là prennent la destination de l?Europe, ou bien celles des clubs tunisiens (ES Tunis, Club africain, CS Sfax et ES Sahel), marocains (Raja et Widad de Casablanca), égyptiens (Ahly, Zamalek) ou carrément la route des pays du Golfe. La FAF a beau donc baliser le cheminement de la filière africaine, mais la qualité des joueurs recrutés n?est pas encore dynamisante ni d?une grande incidence sur le niveau général. Depuis plusieurs saisons, seul Diallo, le Malien de l?USMA, qui attend Doucouré à la reprise, a réussi à décrocher un contrat professionnel. Tous les autres ont du mal à le faire, et ce pour diverses raisons dont essentiellement le niveau faible de notre championnat. - Sur un autre registre, la FAF a tenu à rappeler aux clubs les dispositions régissant les recrutements, les transferts et les prêts. Sans oublier le transfert de joueurs étrangers, dont le nombre est limité à trois par club, excluant évidemment tout club faisant l?objet d?un contentieux FIFA. S?agissant du recrutement, celui-ci concerne les joueurs algériens ayant passé une saison (2003-2004) blanche, ou bien libres de tout engagement depuis la fin du précédent exercice, et ce dans la limite des 30 licences par club pour la Nationale I, et 25 pour les autres divisions. Pour ce qui est du prêt, tous les clubs ont droit de disposer de deux possibilités, toujours dans les limites réglementaires. Le tout, également et surtout, dans les limites de ceux qui sont riches et ceux qui sont pauvres. Surtout.