Le beau-fils dont il s'agit ici n'est pas le gendre ? nnsib en arabe, adegaI en berbère ? mais l'enfant d'un premier lit, appelé rbib, arabib, dans les deux langues. La tradition algérienne en fait un personnage antipathique et voit souvent en lui le symbole de l'adversaire, voire de l'ennemi potentiel. Le proverbe, faisant parler la femme, dit : «Dharra wela wlidha» (plutôt avoir une coépouse que d'avoir à supporter son fils !) En premier lieu, pour une femme, l'enfant d'un premier lit, surtout s'il s?agit d'un garçon, est un adversaire pour ses propres enfants. Adversaire dans le partage de l'héritage, mais aussi dans l'affection de leur père. Les femmes, elles, n?ont pas d'affection pour leurs beaux-fils et les beaux-fils le leur rendent bien. «Rbib, 'âla bla t'bib», dit le proverbe (le beau-fils est un mal que ne soigne pas le médecin). L'homme, qui accepte les enfants d?un autre lit, est dans la même situation que la femme. «Tamettut m yerbiben, tarawla a yih?biben» (la femme avec des enfants d'un autre lit, sauve qui peut, les amis) ! La raison que l'on avance ici, pour expliquer cette antipathie, est que la femme reste attachée à ses enfants et que parfois même, elle prend leur défense contre son mari. Il s'agit là du regard de la femme et de l?homme à l'égard des enfants du premier lit de l'un ou de l'autre. Ces enfants ont, eux aussi, leur vision à l'égard du mari de leur mère ou de la femme de leur père et celle-ci est également négative. Ils les voient toujours d'un mauvais ?il, leur reprochant d'être durs avec eux... Même s?il y a des beaux-parents bons et compréhensifs.