C?est lors d?occasions comme celle des fêtes de fin d?année que les deux faces de l?Algérie se démarquent nettement : les pour et les contre d?une festivité perçue par les uns comme une simple occasion de faire la fête et par les autres comme une hérésie pure et simple. Entre ces deux mondes, qui tentent de cohabiter, un troisième qui n?a cure d?un débat ne lui assurant même pas le minimum vital. En effet, outre les magasins de jouets qui réalisent un chiffre d'affaires effarant, les marchés pris d'assaut, des semaines avant le 31 décembre, les hôtels et les restaurants affichent tous complet. Les professionnels du tourisme misent, d'ailleurs, plus que jamais, sur ce créneau devenu très fructueux. Une ferveur commerciale qui a atteint une telle dimension, qu'on croirait que les fêtes de Noël sont célébrées dans chaque foyer algérien. Force est de constater, par ailleurs, que même les vitrines des magasins des grandes artères de la capitale se sont mises au rythme de ces festivités. Elles sont enjolivées et merveilleusement décorées aux guirlandes et autres ornements, au point de n'avoir rien à envier aux devantures de l'autre côté de la rive. Les pâtissiers, quant à eux, peinent à être au rendez-vous de l?événement. Néanmoins, leurs vitrines exposent des bûches géantes enrobées de chocolat, faisant saliver les fins gourmets. Pour leur part, les photographes immortalisent ces moments au grand bonheur des parents. S'agit-il d'un simple consumérisme qui sert d'abord les commerçants à profiter des fêtes ou d?une nouvelle approche plus tolérante et plus moderne de la jeune génération vis-à-vis des autres confessions ? Quoi qu?il en soit, ces festivités font l?objet d?une vive contestation de la part de, notamment, certains groupes dits salafistes qui affichent ouvertement leur rejet de la célébration de ces fêtes de fin d'année, attribuant au Coran et aux hadiths cette condamnation. Rien n'est, apparemment, épargné, de la décoration rehaussant la plupart des commerces aux cartes de v?ux envoyées pour souhaiter à ses proches et amis une bonne année en passant par les friandises prisées en cette période, tout est condamné par ces textes formulés et distribués par ces groupes qui mettent en garde, à coups d'arguments religieux, contre tout signe évoquant la naissance du Christ.