Des couples qui s'unissent à la va-vite pour éviter une année du Coq peu propice, des nouveaux riches qui veulent être les premiers à faire sonner les cloches des temples, des files d'attente chez les astrologues : les superstitions se portent bien en Chine avant le Nouvel An lunaire. «Tous les hôpitaux ont connu une augmentation de 20% du nombre de femmes enceintes cette année parce que l'année du Singe est considérée comme de meilleur augure» que celle du Coq, qui débute ce mercredi, explique le directeur de l'hôpital pour femmes et enfants de Canton (sud). Pour s'assurer que leur progéniture voie le jour sous de bons auspices, certaines mères n'hésitent pas à recourir à des césariennes. «Elles ne l'avoueront pas, mais c'est la vraie raison. S'il s'agit d'avancer la date de trois ou quatre jours seulement, nous le ferons probablement», explique une infirmière. Les astrologues, de leur côté, sont de retour et ce malgré l'interdiction officielle, de la publicité sur des services d'astrologie par téléphone est régulièrement diffusée sur les écrans télé. Mais les Chinois semblent en avoir cure : ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les marchands de bonheur, y cherchant réponse à leurs doutes grandissants dans une société en mouvement. Il faut dire que «même les hauts responsables du gouvernement ont leur propre astrologue», assure M. Wang. Il y a trente ans, cet astrologue aurait fini en prison, mais la roue a tourné.