Moyens La zone industrielle connaît, depuis plus de vingt ans, des désagréments de toutes sortes liés au manque d'eau et à l'absence du minimum de services. Parmi ces désagréments, celui de l'eau où, hiver comme été et malgré sa proximité du barrage de Taksebt, «cette zone industrielle endure, depuis sa création dans les années 80, le calvaire de l?approvisionnement en cette ressource», signale le président de la Chambre de commerce et d?industrie du Djurdjura, Meziane Medjkouh. Regroupant 25 opérateurs économiques employant un effectif global d?un millier de salariés, cette zone se situe à une dizaine de kilomètres à l?est de Tizi Ouzou, près du pont de Bougie. Depuis plus de 20 ans, les industriels, considérés comme pionniers, s?y sont installés et n?ont eu d?autre choix, pour faire fonctionner leurs usines, que de se ravitailler par camions-citernes, faute d?un réseau d?alimentation en eau industrielle ou potable, commodité élémentaire pour tout acte d?investissement, déplore M. Medjkouh, qualifiant cette situation de «goutte qui fait déborder le vase». A l?ère des nouvelles technologies de l?information et de la communication, cet espace économique, géré par l?Agence foncière de Tizi Ouzou, n?est relié au monde que par une vingtaine de lignes téléphoniques «radio rurale», selon le même responsable qui souhaite l?installation d?une station moderne «de type RSS», pour limiter la défectuosité des liaisons téléphoniques. Pour les autres servitudes, il est fait état de l?affectation, en 2003, par le ministère de l?Industrie, d?une enveloppe de 70 millions de dinars pour la prise en charge des opérations de «viabilisation», liées au revêtement des accès, à l?assainissement et à l?amenée de l?énergie électrique. «En dépit de la limitation des ressources financières pour l?aménagement de la zone, de l?argent est gaspillé parfois inutilement», a-t-il indiqué, citant l?exemple des accès fraîchement revêtus, mais devant être défoncés pour la pose des conduites d?amenée d'eau pour cause de non-synchronisation des travaux par les différents intervenants sur ce chantier. D?autres désagréments, incompatibles avec la vocation cardinale de toute entreprise considérée comme un lieu de création de richesses, contribuent à l?étouffement de cette zone par l?implantation en son périmètre immédiat d?une multitude de marchés pour la commercialisation du bétail, de véhicules, de fruits et légumes et autres pacotilles, qui ont fini par transformer cet endroit en «une décharge publique tentaculaire rebutant les investisseurs les plus téméraires», a souligné M. Medjkouh, relevant qu?une quinzaine d?opérateurs ont dû, pour les raisons évoquées précédemment, «mettre la clef sous le paillasson après avoir tenté vainement de s?accrocher».