«La fidélité est une vertu qui se perd de nos jours, mais qu?il faudra toujours réhabiliter au niveau des m?urs et des habitudes sportives. Le Mouloudia a été et reste mon club de toujours dans lequel j?ai débuté lorsque j?étais cadet jusqu?au jour où je ne voulais plus continuer à jouer, à l?âge de 28 ans. Ma génération ne pouvait pas bénéficier de la réforme sportive puisque, dans un courrier envoyé par le MJS à l?époque, huit noms étaient considérés comme trop vieux pour continuer à jouer. Toute l?ossature du Mouloudia a été alors décimée. D?ailleurs, depuis ce temps-là, le club n?a plus vraiment relevé la tête. Par la suite, j?étais contacté par un club professionnel belge, mais les autorités de l?époque n?ont pas voulu me donner l?autorisation de transfert. J?ai joué un peu parce que j?avais un document de la FAF, mais par la suite il y a eu marche arrière. Nous avons eu un riche palmarès, nous étions le premier club algérien à avoir ouvert le chemin de l?Afrique pour notre football. C?est un honneur et j?en suis fier. Je dirai même plus : je me sens redevable vis-à-vis de mon club jusqu?à la fin de mes jours. Je suis marqué à vie. Pour inculquer cet amour du maillot, il faut avoir le sens des responsabilités. Il faut être au contact des jeunes et des joueurs. C?est un travail quotidien, la fidélité envers un club naît lorsque l?athlète est dans son élément et qu?il se trouve dans un bon environnement. Effectivement, le Mouloudia d?Alger possède les moyens financiers et matériels, mais est-ce suffisant pour créer un climat propice au développement physique et sportif d?un athlète ? L?argent, à mon époque, n?a jamais été la motivation principale pour jouer. L?honneur et le plaisir de porter les couleurs du MCA passaient bien avant la prime de signature ou la prime d?un match. A mon époque, lorsqu?on voyait les dirigeants se dévouer corps et âme pour le club, il était clair que cela se répercutait sur le comportement des joueurs sur le terrain. Le contraire est vrai, caïmacan l?athlète n?est pas dupe.»