Son nom, Djazouli, son prénom Mouloud, il est né à La Casbah d'Alger il y a de cela 95 ans. Sa profession principale était de se mettre au service du Mouloudia d'Alger dont il était le secrétaire général, malgré son jeune âge. « A l'époque, on était mûrs dès qu'on avait terminé avec l'école primaire », nous disait-il un jour. Pour l'anecdote, il ne manquera pas de nous dire : « Pour nous, l'école primaire, c'était la seule structure que l'on connaissait. On ne savait rien du collège, du lycée encore moins de la faculté. D'ailleurs, après sept années d'école primaire, on passait l'examen du certificat de fin d'études. On disait fin d'études, donc il n'y a plus rien après. » Mouloud Djazouli, un nom qui restera gravé dans l'histoire du Mouloudia d'Alger, qui a presque son âge, tant il a donné toute son ardeur, sa hargne, sa vie, pour que le plus prestigieux club du pays reste une référence pour les nombreuses générations. Mouloud Djazouli est entré au Mouloudia à l'âge de 16 ans pour ne plus en sortir. Il a été le dynamique secrétaire général du club jusqu'en 1974 avant d'en devenir un fidèle supporter jusqu'à son dernier souffle. Aâmi Mouloud est décédé samedi et enterré hier au cimetière d'El Kettar. Sa dernière demeure surplombe le stade de Bologhine (ex-Saint Eugène), un espace qu'il a fréquenté durant plusieurs décennies pour être près de son club de toujours. Djazouli, le secrétaire général, était un homme débordant de vitalité, car ne laissant rien au hasard au point où il fut surnommé « Monsieur règlement ». Mouloud Djazouli, l'un des trois « D » historiques (avec Ahmed Djaoud et Braham Derriche) dirigeants du doyen, était la véritable cheville ouvrière d'un club qui, à travers les âges, deviendra un symbole incontournable. Du Mouloudia d'aujourd'hui, Mouloud Djazouli a suivi avec un pincement au cœur certaines péripéties négatives du club au point de reprendre son stylo pour adresser une lettre de rappel à l'ordre aux dirigeants, joueurs et supporters qui avaient tendance à s'éloigner des principes qui ont toujours guidé la formation mouloudéenne. Le doyen du Mouloudia est parti laissant derrière lui un lourd héritage qu'il va falloir gérer, car l'histoire ne pardonne pas.