Opération Le commandement de la gendarmerie de la wilaya de Annaba prépare une opération combinée avec les services de police de la sûreté de wilaya. Une dizaine de quartiers populaires sont ciblés. Jeudi 28 août, 20h 30. Les Toyota vertes démarrent et se dirigent vers le parc d?attraction qui se trouve à 3 km du centre-ville. «Un jeune revendeur de drogue vient d?être arrêté à la cité des Allemands en possession de 100 g de stupéfiant», lance l?officier de police Adam de la sûreté de wilaya. C?est l?un de ses éléments qui l?informe par talkie-walkie. «Pourquoi la nomme-t-on ainsi ? ? C?est un quartier qui a été construit par des Allemands.» Quelques minutes plus tard, on arrive au parc. Il grouille de monde : des femmes, des hommes, des familles, des amoureux et des enfants. A l?entrée, une longue queue. Le camion bleu de police est plein de jeunes, arrêtés dans la soirée. «Trois portaient des armes blanches prohibées et les autres n?avaient pas de carte d?identité. Ils n?ont pas plus de 20 ans», explique l?officier qui relevait leur nom sur une liste. Les jeunes s?énervent et protestent. «Nous n?avons rien fait, nous n?avons rien fait», disent certains. «Calme-toi mon fils, calme-toi, marmonne le vieil officier à l?un des jeunes, ne crains rien, si tout est en ordre pour toi, nous te relâcherons, il n?y a pas de problème, ce sont juste des procédures de vérification.» Mais les autres s?affolent ; les caméras de télévision et les journalistes qui prennent des notes et les photos les effraient. «Je n?ai rien fait, c?est injuste ! J?ai perdu ma carte, mais je suis connu ici. Mes frères travaillent f?lhoukouma (Etat).» L?officier tente de le calmer encore : «Il a été interpellé avec ces jeunes, s?il n?a rien fait, il sera relâché.» Au même endroit, un deuxième fourgon. Une vingtaine de jeunes ont été arrêtés, ils n?avaient pas de carte d?identité. «Je veux sortir, écoutez, ma carte est à l?hôtel, je ne l?ai pas sur moi, laissez-moi au moins sortir pour appeler», crie un jeune au visage bistre en essayant d?ouvrir la porte de la voiture. «Chef, nous n?avons rien fait, pourquoi sommes-nous là ?», «ça m'angoisse de rester ici, laissez-moi partir.» «Tu restes, d?abord on vérifie ton identité et puis on te relâchera. Si tu n?as rien fait, tu n?as rien à craindre», clame un gendarme. L?on se dirige ensuite vers le quartier Bédari, où 14 personnes ont été arrêtées, dont une pour port d?armes blanches, les autres n?avaient pas de cartes d?identité. «Le couteau était dans le casier de mon kiosque, ils ne l?ont pas retrouvé dans ma poche !», s?exclame un jeune au visage levantin.