Douze personnes, dont au moins deux enfants, ont trouvé la mort et quinze autres ont été grièvement blessées dans l'incendie d'une tour de 18 étages à L'Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, au cours de la nuit précédente, et la police a interpellé quatre personnes. «Les présomptions» d'une origine criminelle de l'incendie «sont assez fortes», a déclaré le secrétaire général de la préfecture du Val-de-Marne. La Brigade criminelle a été saisie de l'enquête. Aucune précision sur l'identité des personnes interpellées n'a été donnée. Selon le maire de la ville, des témoins ont affirmé avoir vu des jeunes mettre le feu aux boîtes aux lettres dans le hall de l'immeuble. Ce nouvel incendie meurtrier, qui a éclaté pour une raison indéterminée dans une tour HLM apparemment en bon état, «n'a rien à voir» avec les récents incendies de deux squats parisiens qui ont fait 24 morts, a immédiatement souligné le porte-parole des pompiers. Toutes les personnes grièvement blessées ont été intoxiquées par le dégagement de fumée, a-t-il dit. L'incendie, maîtrisé peu avant 3h (1h GMT), a également fait vingt blessés légers, dont deux pompiers légèrement intoxiqués. La plupart des habitants de cette tour comptant 110 appartements ont, par la suite, trouvé refuge dans un gymnase de la cité. «Ce sont les fumées qui ont tué les gens», a-t-il déclaré. «Le bilan aurait pu être beaucoup moins lourd si les habitants de la tour n'avaient pas ouvert leur porte d'entrée, créant un appel d'air qui a permis à la fumée de se propager dans l'immeuble», a-t-il expliqué. Il est à rappeler que dix-sept personnes, dont quatorze enfants, sont décédées dans la nuit du 25 au 26 août dans l'incendie d'un immeuble du XIIIe arrondissement (sud-est) de Paris squatté par des familles africaines. Quatre jours plus tard, sept Ivoiriens, dont quatre enfants, ont péri dans un autre immeuble squatté, à Paris (IIIe, centre). Ces deux incendies étaient eux-mêmes survenus quatre mois après celui de l'hôtel meublé Paris-Opéra (IXe, centre), qui avait fait 24 morts, également des Africains en attente de logements sociaux.