L'époque à laquelle elle s'est déroulée reste encore incertaine (sans doute entre 1190 et 1180) ; elle nous est connue uniquement par des poèmes épiques qui n'ont pas été composés à l?époque de la guerre, mais beaucoup plus tard, pour célébrer les exploits des héros du passé et aider à former la conscience collective des auditeurs aux vertus de courage et d'entreprise. Ce sont, chez les Grecs, l'Iliade (la guerre elle-même) et l'Odyssée (le retour d'Ulysse, Odysseus en grec), dues à un poète nommé Homère et, chez les Latins, une partie de l'Enéide (livre II) due à Virgile, et qui raconte la chute de Troie. Cette guerre mit aux prises les anciennes tribus grecques (les Achéens), apparues en Grèce au deuxième millénaire avant J.-C., et les Troyens. Ces tribus guerrières pratiquaient sur mer et le long des côtes la piraterie ; la dernière de leurs expéditions fut l'attaque de la ville de Troie, en Asie mineure, puissante cité qui, placée non loin du détroit des Dardanelles, s'était enrichie en prélevant des droits sur les marchands qui gagnaient la mer Noire par terre. Les fouilles effectuées par l'Allemand Schliemann au XIXe siècle à Troie ont démontré la richesse de cette ville. La légende Les raisons de la guerre ont donc, en fait, été économiques, mais les poètes ont imaginé des raisons héroïques : Pâris, un des fils du roi Priam, auquel Aphrodite avait promis de donner la plus belle femme du monde, séduit et enlève Hélène, femme du roi de Sparte Ménélas ; il l'emmène à Troie. Pour venger l'honneur de Ménélas, les chefs grecs, sous la conduite d'Agamemnon (roi d'Argos et de Mycènes, frère de Ménélas), entreprennent une expédition contre Troie. La flotte grecque se réunit à Aulis, port de Béotie ; mais le vent s'obstine à ne pas se lever et la flotte est immobilisée. Le devin Calchas révèle que seul, le sacrifice d'Iphigénie, fille d'Agamemnon, peut permettre le départ de la flotte. Iphigénie va donc être sacrifiée quand Artémis, prise de pitié, lui substitue une biche... Le siège de la ville dura dix ans, avec des alternances de succès et de revers des deux côtés. L'Iliade raconte la dernière année de la guerre. Son sujet est la colère d'Achille : Agamemnon lui ayant pris sa captive, Achille s'est retiré sous sa tente et a cessé de combattre. On essaie de régler le conflit par un combat singulier entre Pâris et Ménélas, combat regardé avec émotion par Hélène du haut des remparts ; au dernier moment, Aphrodite subtilise Pâris dans un nuage et le met à l'abri. Le combat général reprend, où s'illustrent des héros comme Diomède et Ajax. (à suivre...)