Rendez-vous n Des deux rives de la Méditerranée naît une rencontre. Quatre plasticiens français vont à la rencontre de quatre plasticiens algériens. La rencontre a lieu au Centre culturel français d?Alger, lors d?une exposition qui se poursuit jusqu?au 5 octobre. L?exposition collective, éclectique dans son essence, offre un choix diversifié et remarquable d??uvres. Elle met en exergue une création plastique des plus débridées, témoignant d?une inspiration franchement exubérante, particulièrement imaginative, où l?inventivité est largement privilégiée : elle l?emporte sur le simple fait de reproduire, de concevoir par imitation une image typée, stéréotypée du psychisme ou encore de la vie extérieure. Autant de créations originales, pertinentes et singulières qui, toutes, relèvent de l?exercice d?esthétique. L?exposition est un assortiment de genres et de styles : peintures, installations? Les toiles et les sérigraphies de Rachida Azdaou explorent la mémoire d?une société, la nôtre ; le passé est revisité, et cela à travers des visages d?hommes et de femmes qui nous regardent, nous observent, nous interpellent, nous interrogent ; visages anonymes, mais qui nous semblent si familiers ; visages pleins d?énergie même s?ils paraissent figés dans l?espace. De son côté, Ammar Bouras use de la photographie, de la vidéo et de la peinture, à travers des images d?archives souvent terribles, pour proposer une vision politique qui lui est individuelle, des rapports passés entre l?Algérie et la France. Claude Couffin, quant à lui, crée, à l?aide de quelques bricolages, mélanges de loupiotes, d?objets hétéroclites et d?images bizarres, un univers délirant, complètement débridé, truculent. Sylvie Margot est totalement futée, audacieuse : elle fait naître dans ses peintures et ses sculptures des bonbons de toutes tailles, un monde de bonbons en furie : des cochons rose bonbon, une sucette torsadée? Un monde fait de gourmandises, en fait. Noureddine Feroukhi, motivé par une attitude hardie, osée, propose des peintures luxuriantes et des installations précieuses, le tout se manifestant dans un style salace, très suggestif. Il suffit seulement de laisser l?objet parler de lui-même. Fabien Martinand privilégie dans ses peintures des couleurs comme le bleu, le rouge, le vert, le jaune ou encore l?indigo, donnant à ses ?uvres (peintures sur tissu) un tempérament enchanteur et un caractère fort saillant. Gérard Mathie ?uvre dans une vision à la fois microcosmique et macrocosmique de l?humanité à travers des petits paysages anthropomorphes. Enfin, Hachemi Mokrane propose un travail de peinture sur tissu de l?écriture arabe : une calligraphie qu?il réinvente ; il détourne cette graphie en inventant des écritures imaginaires et tout à fait laïques, lui conférant ainsi toute sa révélation et une dimension esthétique.