L'islamiste français Pierre Robert, accusé d'activités terroristes au Maroc, a échappé jeudi à la peine de mort dont il était menacé, mais pour se retrouver condamné à la réclusion à perpétuité. De lourdes peines de prison ont également été prononcées par la Chambre criminelle de Rabat à l'encontre des «complices» marocains du Français, dont deux autres peines de prison à vie et 22 peines allant de 10 à 30 ans d'emprisonnement. Seuls deux prévenus ont été acquittés. Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions particulièrement sévères de l'avocat général de Rabat qui avait notamment réclamé la peine capitale contre Pierre Robert et 11 coaccusés. L'avocat français venu à Rabat pour assister Pierre Robert, Me Vincent Courcelle-Labrousse, a déclaré qu'il était «naturellement soulagé que la peine de mort n'ait pas été prononcée» compte tenu des réquisitions qui avaient été faites. Lui et son collègue marocain Me Abdelfattah Zahrach ont, néanmoins, jugé la sentence très sévère et annoncé leur intention d'utiliser tous les recours possibles, y compris, a dit Me Zahrach, la demande de grâce royale. Les prévenus disposent de huit jours pour se pourvoir en cassation. Le tribunal a retenu contre l'accusé français les charges d'association de malfaiteurs, de préparation d'actes terroristes, de détention d'armes et d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Il les tenait pour responsables de la «préparation d'actes terroristes contre des sites commerciaux et touristiques» notamment à Tanger (Nord), Fès (Centre), Rabat et Meknès (Centre).