Scrutin n La dernière phase des législatives risque d?être encore plus mouvementée avec le dépouillement des votes. Les observateurs ont été autorisés, hier, samedi, par la justice à installer des caméras dans les bureaux de vote afin de pouvoir contrôler le dépouillement des votes lors de la dernière phase des législatives. La décision, prononcée par la cour judiciaire administrative, «affirme le principe de transparence», a indiqué Nasser Amin, président de l'ONG Centre arabe pour l'indépendance des professions de justice (Acijlp). «Cette décision nous permet d'installer des caméras dans tous les centres, mais cela va dépendre de nos ressources» financières, a-t-il ajouté, précisant que des appels aux dons seraient lancés. Ce système permettra aux observateurs de contrôler, via des écrans de télévision, le décompte des votes dans les bureaux, une opération à laquelle ils n'ont pas été autorisés à assister. Des ONG égyptiennes, dont l'Acijlp, ont adressé un recours devant la cour administrative après que la commission électorale leur eut interdit d'assister aux dépouillements lors de la première phase des élections législatives, qui a débuté le 9 novembre. Elles ont argué que des bourrages d'urnes avaient eu lieu lors du décompte des voix et ont demandé de pouvoir y assister. Les observateurs n'ont cependant été autorisés à participer qu'aux opérations de vote, et non au dépouillement. Le scrutin a été marqué par des violences et, selon les ONG, de nombreuses fraudes ont été commises principalement par des hommes du Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak. La décision de la cour «est intervenue très tard, mais nous disposons désormais d'un précédent que nous pourrons utiliser dans le futur», a affirmé M. Amin. Les Egyptiens doivent se rendre mercredi aux urnes pour l'ultime journée électorale après un long mois d'élections. Les législatives sont découpées en trois phases, de chacune deux tours. Trois cent deux députés ont déjà été élus lors des deux premières phases, dont 200 du PND et 76 des Frères musulmans, l'opposition non islamiste et non affiliée ayant remporté le reste. Quelque 11 millions d'électeurs se sont rendus aux bureaux de vote de ces neuf départements afin d'élire 136 députés parmi 1 800 candidats représentant les différents partis politiques égyptiens, outre 49 candidats du mouvement des Frères musulmans et plusieurs candidats indépendants. Par ailleurs, le caractère tribal des départements égyptiens, où l'influence des chefs de tribus est prépondérante, pèsera lourdement sur les résultats des élections.