Une dure réalité : Vécu n A travers la distinction de Bounatiro, il y a deux mois, pour son invention de l?horloge universelle en Grande-Bretagne, c?est toute une catégorie d?Algériens qui a repris espoir. Ils s?appellent inventeurs. Brevetée en 2003, après une attente qui a débuté en 1998, l?horloge universelle a fini par donner raison à son inventeur. Le Pr Loth Bounatiro qui n?est plus à présenter a, une fois de plus, prouvé que le génie algérien peut rivaliser avec d?autres, voire les dépasser. C?est ainsi que notre inventeur décrochera le prix de la meilleure invention lors du Salon international des inventions, le mois dernier, en Grande-Bretagne, en présence de plus de 300 inventeurs. Toutefois, cette consécration ne doit pas cacher une vérité amère, «la marginalisation dont est victime l?inventeur algérien», déplorera M. Bounatiro. «Sans aide, sans encouragement, l?inventeur algérien doit se démener seul au milieu des difficultés financières et autres entraves bureaucratiques pour concrétiser une idée qui a germé dans son esprit», a t-il ajouté. Sur ce plan, le professeur indiquera que le pays manque de personnes à même de soutenir les inventeurs, qu?ils soient industriels ou mécènes. «Bien sûr que je cherche un partenaire», dira notre interlocuteur. Hélas, du côté des nationaux rien n?est fait. Cependant, la distinction dont a fait l?objet son invention a eu l?effet d?attirer certains investisseurs étrangers «qui m?ont contacté via mon mail», a-il ajouté. Selon lui, c?est avec des Allemands, que les tractations vont bon train. Cela permettra de poursuivre les travaux, par exemple réduire les dimensions de l?horloge pour faciliter sa commercialisation. Celle-ci sera la dernière étape. Une marche que très peu d?Algériens ont pu atteindre. L?on peut citer, à cet effet, cet Algérien résidant au Canada depuis 1975, qui a eu le mérite de mettre au point un logiciel en arabe, acheté par Microsoft. Pour 1 million de dollars. Une goutte d?eau dans un océan au regard de cette armée d?inventeurs algériens qui attendent de voir le bout du tunnel. Breveter son invention pour 10 000 DA et en payer une taxe annuelle qui peut atteindre la même somme et ce pour une seule invention. Que dire de ceux qui ont deux, trois inventions, voire bien plus à breveter pour que leurs efforts ne partent pas en fumée. C?est d?ailleurs le plus dur dans l?histoire. Apprendre que la même invention a été brevetée et commercialisée sous d?autres cieux alors qu?on en avait la primeur. C?est pourtant le cas pour nombreux de nos inventeurs. À quand la délivrance ?