Depuis plus d?une année, la radio nationale s?est inscrite dans une nouvelle démarche, une vision de proximité dans le dessein d?être à l?écoute de ses auditeurs, répondant ainsi à toutes leurs préoccupations quotidiennes. Infosoir : Nous avons remarqué que la radio s?emploie à être proche de l?auditeur. Zouaoui Benhamadi : Toute la philosophie de la radio, sa préoccupation majeure, c?est comment être plus proche de ceux qui l?écoutent. D?abord, la radio algérienne ce sont trois chaînes nationales, c?est une station au niveau d?Alger qui touche 4 à 5 millions d?auditeurs par jour, mais c?est aussi 25 stations locales qui, aujourd?hui, fonctionnent. Il s?agit donc d?un réseau dense. Et pour être plus proche des citoyens, nous faisons un travail de proximité, un travail d?information sur ce qui touche les gens. Il se trouve aussi que par proximité, on entend souvent interactivité. C?est donc ce que nous avons essayé de faire dans la grille de l?année dernière, qui va être renforcée dans celle de cette année. C?est multiplier les espaces, donc les émissions où l?auditeur fait aussi la radio : il intervient, il donne un avis, il pose les questions, il fait une analyse... Et c?est de cette manière que nous faisons un travail de proximité. Elle se veut également jeune? C?est peut-être une impression que vous avez, mais il serait anormal qu?on ne soit pas très proche des préoccupations des jeunes, qui constituent plus de la moitié de la population de l?Algérie. Il y a des tranches d?animation, un «discours» qui s?adresse directement aux jeunes et qu?on essaie de consolider. Dans ce contexte, nous sommes en train de travailler sur une radio exclusivement jeune, dite thématique. Et dès qu?on aura les moyens matériels, on lancera une chaîne pour les jeunes et une autre pour les femmes. Ce sont des projets déjà avancés ; nous en sommes au stade de la mise en place des moyens. Nous avons remarqué aussi que la radio a misé sur l?information. Le développement des radios d?une manière générale,est universel. A moins, encore une fois, d?être une chaîne thématique, toutes les radios ne peuvent pas être, maintenant, des radios généralistes. Une denrée importante circule de plus en plus à travers le monde, c?est l?information. Nous avons près de 30 rendez-vous d?information quotidiens. La Chaîne I a multiplié ses rendez-vous d?information. Idem, d?ailleurs, pour la Chaîne II qui, depuis un an, est devenue absolument nationale. Elle est écoutée de El-Bayadh à Tébessa, à travers toutes les formes de relais et les stations locales. Même plus loin que cela, c?est aussi une chaîne qui essaie de s?adapter par un choix de thème qu?on aborde. Quelle difficulté rencontre la radio aujourd?hui ? La principale difficulté est la numérisation. La plupart des radios du monde fonctionnent en numérique. Et là, je pense que nous avons pris un certain retard par rapport aux choix des équipements, par rapport à la formation, aux habitudes de travail qui peuvent être ceux d?une ambiance de travail en numérique. La numérisation apporte plus de confort dans le sens, plus de netteté dans la voix, plus de précision dans le passage d?une émission à une autre... Et je pense que nous sommes en train d?y passer, petit à petit. A chaque fois que nous avons la possibilité d?acheter ou de remplacer un matériel, nous le remplaçons par un équipement numérique, et à chaque fois que nous avons la possibilité de former nos jeunes dans le numérique, nous le faisons. Si l?on parlait des radios locales? L?année dernière, un séminaire a eu lieu, le premier du genre depuis que la radio existe, pour pouvoir parler et réfléchir du type de radio locale. Qu?est-ce qu?une radio locale ? Quel format lui donner ? Quel nombre d?heures ? Combien de personnels ? Et surtout classifier les priorités en termes de contenu ? plus d?informations locales que de nationales. On va mettre plus en relief le patrimoine culturel et historique d?une région donnée. Parce que nous pensons qu?en faisant la moisson la plus vaste au niveau local, nous servirons bien mieux le patrimoine national dans son ensemble. Nous travaillons sur une réflexion pour parvenir à définir tout ce qui peut toucher la radio au niveau local, tant sur le plan humain que matériel.