Résumé de la 6e partie n Mata Hari obtient un laissez-passer pour se rendre à Vittel, en zone militaire. Le contre-espionnage français la soupçonne d?être, en cette année 1916, à la solde des Allemands. Voilà plusieurs semaines que la jeune femme est à Vittel. Le soldat ? en effet un agent du contre-espionnage ? chargé de la surveiller, fait parvenir régulièrement des rapports au capitaine Ladoux. Mata Hari soigne avec un grand dévouement les blessés, plus particulièrement un jeune officier russe, au service des Français, le capitaine Vadim Maslov, qui a reçu un éclat d?obus dans les yeux. Un rapport du soldat se fait plus précis : «Elle est tout le temps avec lui, je pense qu?elle est devenue sa maîtresse !» D?espionnage, il n?en est pas question : Mata Hari ne cherche à glaner aucune information, elle ne pose aucune question indiscrète aux officiers hospitalisés? Les semaines passent et rien ne se produit et, un jour, au moment où il s?y attendait le moins, le capitaine Ladoux reçoit la visite de Mata Hari. «Que faites-vous ici ? s?exclame-t-il. Vous ne voulez plus rester à Vittel ? ? Si», dit-elle? Elle se tait un moment, comme pour aiguiser la curiosité de l?officier, puis lâche : «Il m?est arrivé une chose extraordinaire, à Vittel : je suis tombée amoureuse? ? Amoureuse ? dit le capitaine en feignant de ne pas être au courant. ? Oui, dit la jeune femme, amoureuse d?un jeune officier russe? Il a perdu la vue, le pauvre garçon et je l?ai soigné ! Je voudrais tant l?épouser ! ? Eh bien, dit le capitaine, qu?est-ce qui vous empêche de le faire ?» Mata Hari secoue sa lourde chevelure noire ; ses grands yeux d?ébène deviennent soudain tristes et s?embuent de larmes. «Son père est amiral, sa famille appartient à la noblesse russe? Elle ne voudra jamais de moi? A moins, à moins?» Comme elle ne finit pas sa phrase, le capitaine demande : «A moins que quoi ? ? A moins que j?aie beaucoup d?argent?» Le capitaine comprend aussitôt le but de la visite. Mata Hari vient lui faire une offre de service. «Je suis prêt à vous donner de l?argent, dit-il, beaucoup d?argent même, mais que m?offrez-vous en échange ?» Le visage de la jeune femme s?éclaire. «Je ne suis pas Mata Hari pour rien? J?ai été la maîtresse d?hommes célèbres et influents? des Allemands aussi et parmi eux le Kronprinz? ? Vous espionnerez pour nous le Kronprinz ? ? Oui, dit la jeune femme, lui et plein d?officiers allemands ! ? J?accepte votre proposition», dit le capitaine. (à suivre...)