Résumé de la 11e partie n Le procès de Mata Hari, soupçonnée d?espionnage à la solde des Allemands, débute le 24 février 1917 devant le Conseil de guerre. Le président Somprou attaque : «Juste au début de la guerre, vous avez déjeuné avec le préfet de police de Berlin. Vous a-t-il donné des instructions sur la conduite à tenir à votre retour en France ? ? Non, proteste la jeune femme, c?était une rencontre? intime ! ? Expliquez-vous, demande le président. ? J?ai connu le préfet quand je travaillais au music-hall. Il était chargé de la censure des costumes et il est venu inspecter le mien, nous avons sympathisé et nous sommes devenus amis? Vous comprenez ce que je veux dire?» Le colonel Somprou n?insiste pas. «Et le chef de l?espionnage allemand, celui qui vous a donné le nom de H 21, était-il de vos relations, également ? ? Parfaitement ! dit la jeune femme. S?il m?a donné un nom de code, c?est pour correspondre avec moi en toute sécurité ! ? Il vous a remis une forte somme d?argent? 30 000 marks ! ? Oui, mais ce n?était pas un salaire d?espion, c?était un cadeau?» L?explication n?est pas convaincante. «Et votre insistance auprès du capitaine Ladoux pour obtenir un laissez-passer pour Vittel? ? Je voulais me rendre utile, soigner les blessés? ? Ce n?était pas plutôt pour glaner des informations pour vos amis allemands ? ? Non, mais il y a une autre raison : c?était pour rejoindre un ami? Un officier russe, mutilé de guerre et que j?aime !» Elle regarde ses juges et dit avec émotion : «Cet homme, messieurs, est le seul homme que j?aie jamais aimé !» Mais aucun n?a une réaction de compassion. Somprou continue ses accusations : «Et en Espagne, vous êtes entrée en contact avec les attachés militaires de l?ambassade? Vous avez même fourni des informations au capitaine Ladoux sur les points de débarquement des sous-marins allemands au Maroc? C?est une preuve flagrante d?intelligence avec l?ennemi !» Maître Cluny intervient : «Vous oubliez que c?est le capitaine Ladoux qui l?avait chargée de cette mission. Comment voulez-vous qu?elle obtienne des renseignements sans entrer en contact avec les Allemands ?» L?avocat marque un point, mais il y a une autre preuve contre Mata Hari, le télégramme décodé par les services français : elle est citée et ordre est donné de lui verser de l?argent. «Le lieutenant von Krohn est mon amant ! Il voulait me faire un cadeau? avec l?argent de son gouvernement !» Pour la première fois, les juges sourient, mais cela ne va pas suffire à la tirer d?affaire? (à suivre...)