Résumé de la 5e partie n La Première Guerre mondiale éclate. Mata Hari, qui continue à voyager à travers l?Europe, éveille la méfiance des Anglais. En France, elle se lie avec un jeune officier russe. Voilà un long moment qu?elle attend que le capitaine Ladoux la reçoive dans son bureau du ministère de la Guerre. Elle est furieuse car on ne l?a pas habituée à attendre : dès qu?elle annonce son nom, on se précipite pour la recevoir et c?est tout juste si on ne déroule pas le tapis rouge ! Elle ne sait pas que le capitaine Ladoux, au ministère de la Guerre, s?occupe du Deuxième bureau, celui du contre-espionnage français. L?officier la reçoit enfin. Mata Hari proteste aussitôt : «Voyons, capitaine, vous m?avez fait attendre ! ? Je vous présente mes excuses madame, mais j?avais fort à faire? ? J?ai pourtant annoncé mon nom ! ? On me l?a dit madame, mais j?avais d?autres préoccupations? N?oubliez pas, nous sommes en guerre?» Cette réponse irrite davantage la jeune femme : «La guerre, justement? Je viens offrir mes services ! ? Asseyez-vous, madame, et dites-moi quel est l?objet de votre visite.» Mata Hari prend place sur la chaise que l?officier vient de lui désigner. Il ne peut s?empêcher de renifler le parfum qui s?exhale d?elle ni d?admirer la pureté de ses traits. Il ne la connaît pas, mais il a entendu parler d?elle et a lu des articles sur ses représentations. Elle est vraiment belle et combien? excitante. Mais le capitaine ne se laisse pas attendrir trop longtemps. Son travail ? il ne l?oublie pas ? est de débusquer les espions et il sait que beaucoup d?espions sont des femmes, des femmes qui, comme Mata Hari, sont des séductrices. «Capitaine, dit la jeune femme, je veux me rendre à Vittel, pour soigner les soldats blessés ! ? Vittel ? dit le capitaine, mais c?est en zone militaire? Et puis, c?est une zone très proche du front ! ? Je vous l?ai dit, je veux soigner les blessés ! ? Il faut un laissez-passer pour les civils ! ? C?est ce laissez-passer que je viens solliciter? On m?a dit que c?est vous qui les délivrez ! ? En effet, madame, personne ne peut se rendre à Vittel si je ne lui délivre un sauf-conduit ! ? Alors, capitaine, qu?attendez-vous pour le faire ? Après tout, je me mets au service de la France.» Le capitaine se dit que ce séjour à Vittel qu?elle lui demande est peut-être l?occasion de la démasquer, s?il s?agit d?une espionne. Il la laissera aller, mais il la fera surveiller étroitement. On verra alors quelle est la raison de son séjour en zone militaire. «Alors ? s?impatiente Mata Hari, vous me délivrez ce laissez-passer, oui ou non ? ? Veuillez me remettre votre passeport et une photographie?» Mata Hari sourit et ouvre son sac. Elle remet à l?officier les documents demandés. Quelques instants après, elle ressort du bureau avec son laissez-passer. Le jour même, elle prend le train pour Vittel. (à suivre...)