Outre la stèle retrouvée rue du Vieux-Palais et du sarcophage découvert dans le jardin de Prague (ex-Marengo), il y a les pièces de monnaies puniques exhumées dans le quartier de la Marine en 1940 présentant, au revers, un personnage qu?on a identifié au dieu Melqart (l?Hercule des Grecs) avec une légende en caractères phéniciens : Ikosim. Le nom n?est donc ni latin ni grec et Jean Cantineau a montré qu?il est composé de deux termes : l?élément «î» figurant dans de nombreux toponymes méditerranéens (Ibiza, Igilgil, Jijel), qui signifie «île» et un second, «kosim», qui pourrait signifier soit «épines» soit «oiseaux impurs», sans doute les hiboux. D?autres pièces, portant également le nom d?Ikosim, ont été retrouvées en 1952, lors des travaux de terrassement du bâtiment du Trésor, place du 1er-Novembre. On y a trouvé aussi des vestiges de diverses époques, notamment des poteries provenant d?Italie du Sud, d?Espagne et de Gaule, ce qui montre l?importance d?Alger qui entretenait, plusieurs siècles avant la période romaine, des relations avec les pays du Bassin méditerranéen. Avec la chute de Carthage, Ikosim passe aux mains des rois berbères. A partir de 25 avant J.-C., la ville est intégrée dans le royaume de Maurétanie, à la tête duquel Rome a placé un roi vassal, Juba II, auquel succède son fils, Ptolémée. Mais celui-ci est assassiné à Lyon par l?empereur romain Caligula et la Maurétanie est annexée. Ikosim, dont le nom a été sans doute latinisé sous Juba II en Icosium, devient romaine. La ville devait prendre de l?extension, mais on pense que sa superficie était à peu près la même que celle de la ville au temps des Turcs.