Découverte n S'il y a un musée à visiter, c'est bien celui de Tipasa. Car il se veut un haut lieu et un grand espace culturel. Les spécialistes considèrent, en effet, le musée de Tipasa, construit en 1955, comme «un musée de site permettant de faire une rétrospective de l'histoire de cette région qui a connu la présence de plusieurs civilisations : maure, romaine, vandale, byzantine…» Le musée renferme une collection d'objets de culte et de la vie quotidienne des habitants de la ville de Tipasa. On y trouve, à titre d'exemple, des stèles votives représentant des personnages, des symboles puniques ou encore des inscriptions funéraires honorifiques. On y trouve également une collection de verres antiques considérée par les spécialistes comme une des plus belles d'Afrique du Nord, ainsi que des poteries grecques, romaines, puniques ou encore de fabrication locale. Le musée présente, par ailleurs, outre une importante collection de monnaie composée de deniers d'argent dont certains ont été frappés sous Marc-Antoine avant la bataille d'Actium (31 avant J.-C.) et sous le règne des empereurs qui se sont succédé depuis Néron jusqu'à Antonin le Pieux, un mobilier funéraire datant de l'époque chrétienne ainsi qu'une série de bijoux et d'objets liturgiques en bronze, sans oublier quelques pièces en or très bien conservées dont certaines ont été retirées du site à la suite d'un vol qui n'a toujours pas été élucidé. La jarre funéraire, contenant les restes du squelette d'un enfant, relatant un rite funéraire pratiqué longtemps au Maghreb, est l'autre curiosité de ce musée qui offre aussi aux amateurs des pièces rares, dont des têtes de divinités : celle supposée de Jupiter ou encore le torse de la petite Vénus dont l'histoire reste à réécrire, selon les spécialistes. Outre toutes ces curiosités et ces témoignages matériels, le regard est happé par la mosaïque dite «des Captifs» datant de la fin du IIIe siècle après J.-C., qui illustre une scène représentant des personnages en captivité. Ce pavement témoigne de la résistance des populations autochtones à l'occupation romaine. Deux sarcophages en marbre relatent, pour le premier, la légende de Pélops et Hippodamie et, pour le second, un cortège marin décoré d'une allégorie de ce monde figurée par des néréides accompagnés de centaures marins, de taureaux et autres amours ailés. Ainsi, le musée de Tipasa, riche en objets et en documents iconographiques, se veut un témoignage tangible de l'histoire de l'Algérie, notamment de la période antique. Il est, selon ses responsables – et même des spécialistes –, une référence incontournable en la matière tant pour les chercheurs que pour les universitaires.