Récurrence n À deux jours du derby contre l?USM Alger, le Mouloudia d?Alger est en passe de connaître de nouvelles turbulences après le remaniement effectué à la tête du club et de ses retombées, mais aussi à cause d?un calendrier peu favorable. Il y a quelques semaines, le président du Mouloudia d?Alger, le Dr Messaoudi, faisait de l?esprit après la défaite du Real de Madrid contre Saragosse en Coupe d?Espagne (1 à 6), en rappelant la défaite de son équipe la saison dernière face à la JSK et en faisant le parallèle entre les deux clubs. Le Dr Messaoudi affirmait que cette grosse défaite n?avait pas provoqué le départ du président madrilène, contrairement aux retombées du fameux match de Tizi. Or, peu de temps après, le président Florentino Perez, en gentleman qu?il est, a présenté sa démission estimant qu?il avait échoué sur le plan sportif alors qu?il avait fait de son club l?institution footballistique la plus riche au monde. Pourtant, durant son passage, le Real avait gagné des titres et est devenu le club des Galactiques. Avant de quitter son prestigieux poste, Perez offrit la Cité des Sports, nouveau siège et centre de regroupement et d?entraînement, au Real. Ce n?est pas le cas au Mouloudia d?Alger où la guerre du koursi fait rage malgré tous les bilans catastrophiques et toutes les humiliations qu?a connus le Doyen depuis son passage sous la coupe de l?Association El-Mouloudia en 2001. Après le putsch avorté de Nouzaret pour destituer le président Messaoudi, c?est le vice-président Tourqui qui réussit à tirer le tapis sous les pieds de son président avec l?aide d?une bonne partie des membres du comité directeur, alors que Chaâbane Lounes était appelé à la rescousse pour prendre normalement en main la section football. C?était le v?u et le choix de Rachid Marif qui, malgré son départ pour Rome en temps qu?ambassadeur, continuera de suivre de plus près l?évolution du feuilleton Messaoudi-Tourqui qui n?ont pas cessé de jouer au chat et à la souris. Fort de l?apport de quelques bienfaiteurs, Tourqui apaise plus ou moins une crise financière qui allait faire voler l?équipe en éclats au moment où le Dr Messaoudi joue aux empêcheurs de tourner en rond, en fermant les vannes et en bloquant toutes les opérations initiées par son cadet. L?on croyait alors que le feuilleton allait continuer en sourdine jusqu?à la fin de la saison ou à la limite jusqu?à la prochaine assemblée générale ordinaire du club. Mais voilà que les événements s?accélèrent avec la visite au pays de Rachid Marif qui décida de remettre de «l?ordre» dans la maison mouloudéenne. Résultats : Tourqui est écarté, Chaâbane Lounès est intronisé à la tête de la section football et Messaoudi réhabilité. Ce énième remaniement intervient au moment où l?équipe est défaite à Sétif, après une série de six victoires consécutives, et est rentrée par route dans la nuit d?hier. Les joueurs, éreintés par ce voyage et par les effets du match de Sétif, devront tenir leur rôle face à l?USMA après-demain lors du grand derby de la capitale. Le Dr Messaoudi justifie ce changement par la préservation des bons résultats et la dynamique du groupe, tiens, tiens ! Et dire que Messaoudi n?a, à aucun moment, exprimé son soutien ni présenté ses félicitations à l?équipe et encore moins au staff technique lorsque les succès se sont succédé. La guerre des coulisses ne semble, en tous les cas, pas prendre fin de sitôt, d?autant que Tourqui et ses nouveaux amis bienfaiteurs ont injecté de l?argent dans le club. Incrédule donc celui qui pensera que la course aux titres ? déshonorants va s?estomper. Ainsi va la vie du Mouloudia au grand désespoir de ses amoureux et très nombreux supporters, frustrés et impuissants devant tant de gâchis. Au fait, il n?est pas donné à n?importe qui d?être Florentino Perez !