Politique n Ces chefs religieux israéliens ont affiché leur soutien au gouvernement dirigé par le Hamas lors d'une visite, hier, au Parlement palestinien à Ramallah. Conduite par le rabbin Moshé Hirsh, une délégation de 14 rabbins du groupe «Netourei Karta» anti-sioniste s'est rendue au Conseil législatif (CLP, Parlement) à Ramallah témoigner sa solidarité avec le Hamas. «Nous sommes venus aujourd'hui au CLP proclamer notre allégeance au nouveau gouvernement du Hamas», a déclaré à la presse un porte-parole de la délégation . «Nous sommes venus aussi exprimer notre total soutien au peuple palestinien. Nous considérons que nous faisons partie de ce peuple et que, tout comme lui, nous sommes sous occupation sioniste», a-t-il ajouté au cours de cette visite couverte par plusieurs médias internationaux. Le président du CLP, Aziz Doweik, a interrompu la séance pour saluer la délégation des rabbins. Les Netourei Karta (les gardiens de la cité) est un groupe qui considère la création d'Israël comme un blasphème, l'Etat, selon eux, n'aurait jamais dû voir le jour avant la venue du Messie. Quelque 400 familles des Netourei Karta vivent, depuis plusieurs générations, dans le quartier de Méa-Shéarim dans la partie occidentale d'El-Qods occupée. Cette visite survient alors qu?une sourde crise de légitimité oppose le Hamas à l?OLP (Organisation de libération de la Palestine). En effet, le parti islamiste tire sa légitimité des urnes, alors que l?OLP se dit légitime historiquement et qu?il est le seul représentant du peuple palestinien, en signant avec Israël en 1993 les accords d?autonomie, qui ont permis la création de l'Autorité palestinienne l'année suivante. Ce qui pose avec insistance la question de la reconnaissance de l?Etat israélien. Pour l?OLP, cet Etat est partenaire dans le processus de paix. Or, pour le Hamas, qui prône toujours la lutte armée, c?est un Etat ennemi et ne le reconnaît pas. Les Palestiniens seront ' «doublement perdants» si le mouvement Hamas reconnaissait Israël, a estimé le chef du bureau politique du mouvement, Khaled Mechaâl. «Ils nous demandent de faire notre entrée (en politique) par la reconnaissance d'Israël (...) mais nous ne le ferons pas car nous serions doublement perdants», a-t-il précisé. Pour Mechaâl, c'est une tromperie que de croire que les négociations et l'acceptation des conditions posées (dans le processus de paix au Proche-Orient) conduiront aux droits des Palestiniens.