Les sociétés étrangères, qui convergent sur le Vietnam pour profiter d'une main-d'?uvre dite docile et bon marché, s'interrogent depuis quelques semaines sur le sens à donner à une série de grèves spontanées qui ont pris de court les autorités. En trois mois, des dizaines de milliers d'ouvriers ont cessé le travail dans une centaine d'entreprises étrangères, notamment asiatiques, autour de Hô Chi Minh-Ville, réclamant de meilleurs salaires et le droit de créer des syndicats indépendants. La situation s'est un peu calmée mais les investisseurs étrangers restent vigilants. La série de grèves, sans doute la plus importante depuis 1975 dans un pays où tout mouvement social doit faire l'objet d'une demande d'autorisation vingt jours avant, a surpris tout le monde. D'autant qu'elle s'est parfois accompagnée de violences et de vandalisme dans les entreprises, tandis que des responsables syndicaux se faisaient agresser sous le regard parfois impassible de la police.