Les maladies de la peau sont particulièrement aggravées par le stress et l?angoisse que les Algériens ont vécus ces dernières années. Avec des hôpitaux surchargés et des médicaments indisponibles et chers, la prise en charge s?avère ardue. En effet, la leishmaniose, la gale, l?herpès et certaines maladies sexuellement transmissibles resurgissent en force et deviennent, faute de stratégie de prévention, des épidémies qu?il est difficile d?éradiquer. Les hôpitaux et les centres de santé prennent, à eux seuls, ce fardeau en matière de soins alors qu?une politique de prévention sanitaire à ce niveau aurait permis de juguler les foyers d?épidémie. Les praticiens spécialistes signalent que pour ces cas, le système de santé se réduit uniquement à des soins aux malades, fort nombreux, qui arrivent de tous les coins du pays. Devant une telle ampleur, les services de dermatologie sont très sollicités et parfois même débordés. De plus, les dermatologues mentionnent un déficit chronique en médicaments dans les enceintes hospitalières, au point que des malades hospitalisés sont obligés d?acheter leurs propres médicaments. Ils n?ont malheureusement pas tous la chance de pouvoir se procurer des produits parfois vitaux. Il apparaît donc, selon les praticiens spécialistes, nécessaire d?établir un véritable plan national de prévention qu?il serait urgent de mettre en place pour d?abord circonscrire les foyers d?épidémies et ensuite lutter efficacement contre leur réapparition. Parmi les maladies ayant dernièrement enregistré une poussée inquiétante, la leishmaniose. Durant l?année 2005, plus de 30 000 cas ont été enregistrés au niveau national. Un fléau qui est devenu à la longue une menace sur la santé publique. M. Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, précise qu?«actuellement, 26 wilayas sont touchées». Au départ, note-t-on, seules quatre wilayas enregistraient des cas isolés facilement identifiables et maîtrisables. Mais vu les dégâts occasionnés, «un plan d?urgence national a été lancé depuis peu pour éradiquer cette maladie qui touche également des enfants». M. Ouahdi indique que «la lutte serait inefficace si elle venait à se réduire au seul traitement médical». Selon ce spécialiste, «il faut mobiliser d?autres secteurs comme l?environnement et l?agriculture». Il est à noter que la leishmaniose viscérale est la plus redoutable car elle est transmise par les chiens et frappe les enfants avec un taux de mortalité de 6%. L?apparition des symptômes (vomissements et crachats de sang) est de nature à compliquer le traitement médical et nécessite un accompagnement tout au long des soins. Par ailleurs, on indique que 120 millions de dinars ont été dépensés pour les soins de première urgence aux malades sévèrement touchés. Une autre enveloppe sera dégagée incessamment pour réduire cette pandémie.