Les quatrièmes rencontres cinématographiques de Béjaïa se poursuivent autour du thème générique de la mémoire. Organisées à l'initiative de deux associations Kaina cinéma et Project-Heurts, ces rencontres tentent de susciter le débat et la réflexion sur les vérités historiques, en les plaçant justement sous le signe : «Le cinéma aide à construire un patrimoine commun : une mémoire». À l'évidence, l'objectif n'est pas tant de revisiter l'histoire par une approche académique, mais d'en fixer modestement les traces, en déroulant «des fragments de vie saisis», de nature à aider sinon «à créer une mémoire et à nous éloigner de l'amnésie» du moins à en faciliter la compréhension et le déroulement. À ce titre, la projection de l'œuvre de Azzedine Meddour, Combien je vous aime, aura sonné comme un réfèrent en la matière. Rond-point Chatila de Maher Abi Samra rend compte des conditions bouleversantes dans les camps des réfugiés palestiniens. Tout autant d'ailleurs que les situations caractérisant l'Irak et son voisinage, deux drames immortalisés dans les films de Karim Métref Instantanés de Bagdad occupé et de Nassim Amaouche Quelques miettes pour les oiseaux. Dans ce registre de la mémoire, un sous-thème a été adjoint et concerne l'immigration. À travers La Traversée d'Elizabeth Leuvrey, Lamine la fuite de Samia Chala et L'oiseau minéral de Philippe Etienne, la manifestation fait une part belle à une autre chronique peut-être plus sourde, celle des exils et de ses parenthèses.