Aïn Témouchent est située à 72 km à l'ouest d'Oran, au confluent des oueds Témouchent et Senane. Des vestiges préhistoriques, notamment des ossements humains, sur le site d'El-Mellah, ex-Rio Salado, attestent de l'ancienneté de l'occupation de la région. Les Phéniciens qui, dès le premier millénaire avant J.-C., longeaient le littoral maghrébin, faisant escale pour commercer avec les populations autochtones, se sont établis dans les environs, notamment sur l'île de Rachgoun (ex-cap d'Accra) ainsi qu'à Sufat, sur les rives de l'oued Senane, sur l'emplacement de l'actuelle Cité des jardins de Aïn Témouchent. Ces toponymes ont d'ailleurs une consonance phénicienne : Rachgoun se lit rach (cap) et gunia (colline) que l'on retrouve dans de nombreux toponymes phéniciens, et Sufat rappelle cuffat (suffète), titre administratif phénicien bien connu, l'équivalent de consul romain. A la fin du premier siècle après J.-C., les Romains arrivent dans la région, attirés par les riches terres fertiles. En 119, sous le règne de l'empereur Trajan, ils bâtissent à l'emplacement de Sufat, un camp fortifié auquel ils donnent le nom de Praesidium Safative. Le poste faisait partie du limes établi en Maurétanie césarienne pour contrer les tribus berbères hostiles.