Consolation n L'Allemagne ne sort finalement pas bredouille de «sa» Coupe du monde en s'adjugeant brillamment la troisième place grâce, notamment, à Schweinsteiger. Il fallait bien terminer sur une bonne note et récompenser une équipe prétendant au sacre sur ses terres, mais qui a peut-être péché par inexpérience à un moment crucial face à des Italiens de métier. Hier, la Nationalmannschaft a rendu le sourire à ses supporters et à tout un peuple lors de la petite finale qu'elle a gagnée face au Portugal. Ce sont les hommes de Klinsmann qui ouvrent les hostilités par l'intermédiaire de Kehl (5') puis Klose, le meilleur buteur de la compétition (8'), mais sans vraiment inquiéter le gardien Ricardo. En face, de l'autre côté du terrain, Oliver Kahn est de retour pour la dernière fois dans la cage allemande où il s'illustre d'entrée sur un minicorner de Deco (14') avant de gagner un beau duel face à Pauleta (15'), parti à la limite du hors-jeu. Kahn, qui fêtait sa 86e sélection, rassure ainsi ses coéquipiers et prouve au monde que malgré ses 37 ans, il est parmi les meilleurs à son poste. Dominateurs dans l'entre-jeu, les Portugais n'arrivent pas, en revanche, à percer le mur allemand et c'est Ricardo qui doit faire preuve de perspicacité pour détourner un lob de Kehl en corner (20') ou repousser des deux poings un coup franc puissant de Podolsky, le meilleur jeune espoir du Mondial. En seconde mi-temps, le match ne change pas vraiment de physionomie puisque la possession du ballon est pour les Portugais, mais sans l'efficacité escomptée à l'image de cette occasion offerte à Pauleta, décalé sur la droite, mais dont la frappe n'est pas assez appuyée pour tromper Kahn (54'). Trois minutes plus tard, un homme fait basculer le match à lui seul et il s'appelle Bastian Schweinsteiger. Piquant du flanc gauche vers le centre des dix-huit mètres, il efface trois joueurs avant d'adresser un tir flottant qui prendra complètement à défaut le gardien Ricardo (56'). Cinq minutes sont à peine passées que Schweinsteiger arme un coup franc légèrement excentré sur la gauche que le malheureux Petit détourne dans ses propres buts. Ces deux réalisations secouent les Portugais qui tentent de revenir dans le match, mais ni Deco (63'), ni Cristiano Ronaldo (78'), sifflé le long de la partie, ne surent prendre à défaut la vigilance de Kahn. Et puis, pour confirmer qu'il était l'homme du match, Schweinsteiger refait le même coup que sur le premier but en adressant une frappe aussi puissante qui ira mourir dans le petit filet (79'). Les Portugais devront attendre l'entrée de leur légende vivante, dont c'est la dernière apparition en sélection, Luis Figo pour sauver l'honneur à deux minutes de la fin à la suite d'un centre impeccable de ce dernier et d'une tête plongeante de Nuno Gomes, rentré à la place de Nuno Valente. Les Lusitaniens, auteurs d'une bonne Coupe du monde, n'égaleront pas leur performance de 1966 où ils avaient terminé troisièmes, laissant cette place du podium à une sélection allemande prometteuse et tournée désormais vers l'avenir.