Pouvoir n Encore une fois, le Mouloudia d'Alger se distingue par l'intérêt qu'il suscite. Aucune classe n'est laissée indifférente. Au cours de la conférence de presse de lundi, au siège du club à Chéraga, le président de section, Chaâbane Lounès, n'a cessé de dire : «Il y a des partis politiques, que je ne citerai pas, qui sont derrière ce qui se passe au MCA et derrière ceux qui s'agitent. Je suis sérieux et j'ai les preuves nécessaires de ce que j'avance. Il y a même un parti qui a avancé 4 milliards de centimes pour les membres opposants, mais pourquoi ces derniers n'ont pas ramené cet argent avant et pourquoi ne le verse-t-il pas dans les caisses du club ?» s'interroge Chaâbane. Pour ce dernier, il n'y a aucun doute : l'approche des élections législatives et le référendum sur le changement de la Constitution font réagir plusieurs forces, dont celles politiques qui ont besoin d'avoir des appuis au niveau du grand peuple du MCA. Beaucoup d'observateurs ont dû remarquer l'accueil extraordinaire réservé par les supporters du Mouloudia au président de la République lors de la finale de Coupe d'Algérie, le 15 juin dernier, et l'immense banderole en couleurs avec la photo de Bouteflika lui souhaitant la bienvenue. Cette initiative est loin d'être innocente ou venant d'un simple geste de supporters, mais elle confirme qu'il y a des hommes derrière qui activent et, à leur tête, Rachid Marif, le président d'honneur de l'association El-Mouloudia et ambassadeur d'Algérie à Rome, rentré expressément pour préparer la finale et veiller à son bon déroulement à tous les points de vue. Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que le MCA est lié à la politique puisque deux faits récents peuvent le confirmer : il y a la visite du président Jacques Chirac à Alger, et plus précisément à Bab El-Oued où il a été reçu chaleureusement grâce à une organisation et à une mobilisation parfaites des supporters du Mouloudia à partir du club et de ses relais. On citera également l'épisode où Omar Si Chaïb, ancien joueur du MCA et ex-député de Hamas, a été proposé pour la présidence de la section football du temps de Djouad et qu'une grosse polémique l'a empêché de l'être car estimant que le parti politique du défunt Nahnah était derrière. Aujourd'hui, Chaâbane remet cette histoire de partis politiques (au pluriel) au goût du jour et confirme l'intérêt que peuvent porter ces derniers à un club aussi populaire et aussi porteur que le Mouloudia.