Du Maroc à l'Indonésie, pour des chiites comme pour des sunnites, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, est devenu le symbole de la résistance contre l'Etat hébreu. «Allah, Allah, donne la victoire à Hassan Nasrallah», «Nasrallah bien-aimé, détruis Tel-Aviv»... Des slogans récurrents lors des manifestations en faveur du Hezbollah, au Maroc, au Koweït ou en Jordanie, le seul pays arabe, avec l'Egypte, à avoir signé un traité de paix avec Israël. Au Liban, si de nombreuses personnes accusent Hassan Nasrallah d'avoir entraîné le pays dans une guerre qu'il ne voulait pas, beaucoup d'autres continuent de le soutenir, même au milieu des décombres. «Il n'y a que Nasrallah qui se soucie de nous», estime Ali Rmeiti, dont toute la famille a été tuée dans un bombardement israélien dans la banlieue chiite de Beyrouth. Mais les admirateurs du chef du Hezbollah ont trouvé d'autres moyens pour lui rendre hommage que de manifester dans les rues. Une petite Libanaise, née il y a deux semaines à Damas après la fuite de sa mère du Liban-Sud, a été prénommée «Promesse tenue», du nom donné par Nasrallah aux opérations du Hezbollah après la capture, le 12 juillet, de deux soldats israéliens à la frontière. Capture qui allait entraîner l'offensive israélienne. Plusieurs enfants mauritaniens portent désormais le nom du dirigeant chiite, selon la presse mauritanienne. A Nouakchott, des photographies de Nasrallah se distribuent par centaines. Ses interventions à la télévision sont religieusement suivies, faisant même diminuer le trafic routier dans la capitale. Au Pakistan, «sayyed Nasrallah» a beau ne pas être aussi populaire que le chef du réseau Al-Qaîda Oussama ben Laden, ses portraits, barbe fournie et turban noir, sont brandis lors des manifestations anti-israéliennes, de plus en plus fréquentes. En Afghanistan, où la population est majoritairement sunnite, le soutien à Nasrallah ne cesse de croître, tandis qu'au Bangladesh, un nouveau pont traversant un fleuve au sud de Dacca a reçu le nom du parti libanais.