Le Festival international de la chanson, qui s'est déroulé jeudi, a accueilli, pour sa 9e et avant-dernière soirée, la diva de la chanson chaouie, Houria Aïchi, le poète du Djurdjura, Aït Menguellat et le chantre de la chanson arabe engagée, le Libanais Marcel Khalifa. Si Houria Aïchi a tenu en haleine, grâce à sa voix sublime, le nombreux public de l'antique Cuicul, et si Aït Menguellat a charmé l'assistance, lui faisant découvrir de nouvelles mélodies et de nouveaux arrangements, le très attendu Marcel Khalifa a écourté son tour de chant en raison de l'indisponibilité d'un piano, «instrument vital, selon l'artiste, pour l'exécution du programme spécialement concocté pour le festival». C'est ainsi que, outre, l'introduction musicale intitulée Moud'aba (caresse), réalisée de manière magistrale par Marcel Khalifa au luth, et le virtuose autrichien Peter Herbert, à la contrebasse, le public n'eut droit qu'à deux chansons, Ettifl oua Ettayara (le jeune garçon et l'avion) et Ya bahrié (Ô marins). La déception était visible autant chez les spectateurs, qui s'étaient déplacés en masse, que chez l'artiste libanais qui a déclaré au public «regretter vivement» de ne pouvoir exécuter le programme élaboré spécialement pour le festival de Djemila-Bâalbek organisé, rappelle-t-on, en signe de solidarité avec les peuples palestinien et libanais. Selon un responsable de l'Onci, étant donné qu'il n'était «pas possible de déplacer un piano depuis Alger», les organisateurs pensaient avoir accédé au souhait de l'artiste en mettant à sa disposition un vibraphone, une contrebasse et un piano électrique. Le piano électrique, appelé également électro-piano, «ne conviendra malheureusement pas» aux mélodies écrites par Marcel Khalifa. Cet impondérable ne nuira en rien à la qualité du spectacle proposé au public jusqu' à une heure du matin. En plus des superbes chansons de Marcel Khalifa, accompagné de ses deux fils Bechar et Rami, Houria Aïchi et Aït Menguellat auront donné, par des escapades dans les Aurès et le Djurdjura, une image très valorisante de la culture algérienne.