Renouveau n Touchée par l'avancée du désert, la wilaya se reprend, avec l'aide des autorités publiques, en investissant dans l'agriculture. En ville, deux zones industrielles existent. Mais selon les témoignages recueillis sur place, ce sont pour la majorité de petites fabriques privées n'employant que quelques dizaines de salariés chacune. Donc ce ne sont pas des pôles industriels importants, en dépit des superficies qu'elles occupent. L'activité qui génère de l'emploi est le commerce. Il semblerait que plusieurs gros commerçants sont originaires de Djelfa, qui devient de plus en plus un pôle commercial et de transit de marchandises. Ceci est illustré par l'existence de deux marchés hebdomadaires. Cependant, l'activité reine dans cette région du pays est l'élevage d'ovins, qui se transmet de génération en génération. «Ce sont des gens qui ont un grand savoir-faire dans ce domaine», affirme Kacemi Belkacem, haut-commissaire à la steppe. Ces propos se vérifient au détour de chaque parcelle ; des centaines de têtes de moutons paissent tranquillement. Cette activité, qui avait failli disparaître sous la poussée du désert, vit pratiquement un renouveau. Des milliers d'hectares sont récupérés par les experts du Haut-Commissariat au développement de la steppe (Hcds), mis sous réserve un domaine durant trois années, ensemencés de plantes qui s'adaptent rapidement et se régénèrent naturellement. Ainsi, avec cette méthode et l'intensification des points d'eau pour abreuver les troupeaux, l'élevage reprend. Mieux encore, les moutons de qualité sont en nette augmentation. Ces résultats ont encouragé les éleveurs, qui multiplient les investissements et le recrutement de main-d'œuvre. Mais la nouveauté dans ce domaine est la récente introduction de l'élevage de vaches laitières. Selon un responsable du Hcds, les pouvoirs publics ont encouragé l'implantation de producteurs laitiers en leur octroyant aide et formation. Le renouveau agricole est désormais enclenché. Des producteurs, possédant d'importants troupeaux, notamment ceux qui utilisent les techniques modernes d'élevage, émergent avec comme ambition de couvrir tous les besoins en lait de la région. Autour de l'élevage se concentrent aussi de multiples petites industries, notamment celles de la transformation de la laine, qui, à leur tour, alimentent les artisans de la région qui fabriquent burnous et tapis. La production annuelle moyenne par tête est de 1,2 kg. La race Ouled Djellal peut donner 3,5 kg par toison mâle et 1,5 kg par toison femelle. La région est également connue pour la production de peaux, notamment ovines, très convoitées par les fabriquants de chaussures. L'agriculture aussi fait son apparition. Des exploitations privées apparaissent, notamment dans le maraîchage, la céréaliculture et les fourrages. Ces domaines sont créateurs d'emplois.