Pas moins de 10 milliards de dinars sont consacrés à la lutte contre l'avancée du désert. Une nouvelle carte nationale de sensibilité à la désertification par télédétection, tel est l'instrument technologique qui vient renforcer le programme de lutte contre la désertification. «C'est un outil d'investigation très important qui permettra de mener des actions ciblées sur le terrain», a déclaré, hier, Rachid Benaïssa, lors la journée d'étude sur la question, animée au siège du ministère à Alger. Elaborée par l'Agence spatiale algérienne (Asal), cette carte est conçue à partir d'images prises par satellite. Elle couvre la zone steppique du pays menacée par l'avancée du désert. Cet outil de diffusion comprend 12 wilayas. Il s'agit de Djelfa, M'sila, Laghouat, Batna, Khenchela, Tébessa, Biskra, El Bayadh, Naâma, Tlemcen, Saïda et Tiaret. Ainsi, l'évolution de la désertification sera soumise à une évaluation précise. «Cette carte a permis de répartir les zones couvertes en cinq classes», a indiqué, de son côté, M.Azzedine Oussedik, directeur général de l'Asal. Ainsi, sont délimitées les régions touchées par la désertification ainsi que celles qui sont très sensibles ou peu sensibles à la désertification. Ces données «permettront une utilisation rationnelle de l'enveloppe allouée à ce programme. Aussi, elle offrira une meilleure visibilité pour l'application du plan quinquennal 2010-2014», a ajouté M.Benaïssa. Pour rappel, pas moins de 10 milliards de dinars sont consacrés à la lutte contre la dégradation du sol dans les zones arides et semi-arides. Couvrant 20 millions d'hectares, ce programme comprend plusieurs axes d'intervention. Parmi ces axes figure la protection du Barrage Vert. D'une superficie de 300.000 ha, ce barrage connaîtra dans les cinq prochaines années, une extension de 100.000 ha. Aussi, il est prévu la protection des zones alfatières sur 3 millions ha. Cela dit, l'efficacité de ce programme repose sur une participation active des autorités locales et des citoyens. C'est à cet impératif que répondent les projets de proximité de lutte contre la désertification (Pplcd). «Actuellement, nous disposons de 465 Ppcld. L'objectif est de mettre en application 12.000 projets du même genre durant le prochain quinquennal», a indiqué, pour sa part, Abdelmalek Titah, responsable de la direction générale des forêts. A ce titre, des cartes locales seront établies. Elles concerneront 30 wilayas et 300 communes. Par ailleurs, la lutte contre la désertification doit être menée sur plusieurs fronts. «L'avancée du desert constitue une menace plurielle. En conséquence, notre plan d'intervention doit être varié», a expliqué M.Benaïssa. Ainsi, cette intervention porte sur quatre orientations. Selon le ministre, ces orientations concernent la consolidation et l'accroissement du Barrage Vert, la rationalisation de l'utilisation des espaces de pâturage, la sensibilisation et la mobilisation des autorités locales et des citoyens ainsi que l'identification des ressources hydriques. Sur ce plan, la direction générale des ressources hydriques mettra en place une carte géographique nationale des ressources en eau. Une autre carte sera établie pour les besoins de la protection des bassins versants. La lutte contre la désertification constitue l'un des leviers du programme quinquennal du renouveau rural. A ce titre, pas moins de 200 milliards de dinars ont été alloués au secteur de l'agriculture, à raison de 60 millions de DA par année.