L'augmentation effrénée des prix des vêtements n'en finit pas de susciter la colère des populations démunies. C'est pourquoi la friperie est devenue une réalité incontournable pour bon nombre d'Algériens en ce mois de septembre pour habiller leurs enfants en prévision de la rentrée scolaire. La fripe est la destination des personnes de modestes conditions, mais, de plus en plus de catégories sociales plus ou moins aisées se mettent à la fréquenter. Elle semble, en tout cas, pratiquée à une large échelle en cette période, grâce aux bénéfices qu'elle permet d'engranger en prévision des dépenses attendues pour le ramadan et l'Aïd. Les produits de friperie se vendent bien aussi du fait de la grande diversité des articles exposés et, bien entendu, pour leurs prix accessibles. C'est particulièrement pour cette dernière raison que l'on recourt de plus en plus à la fripe, expliquent de nombreuses personnes rencontrées dans ces espaces. «Avec un salaire mensuel de 20 000 DA et une famille de six membres, on peut faire beaucoup d'économies», confie un client, visiblement habitué des lieux. Il ajoute : «Le plus important, à mon sens, est la bonne éducation et l'hygiène, car après tout l'habit ne fait pas le moine.» Et de poursuivre : «Les articles qui m'intéressent sont notamment les jeans, pour d'une part, leur allure peu usée et d'autre part, leurs prix deux fois moins élevés que ceux qui sont affichés dans les magasins.» Assurément, la multiplication de ces commerces, qui semble en arranger plus d'un, a entraîné une modification du comportement du consommateur envers la fripe. Aujourd'hui, on n'a plus honte de s'habiller friperie.