Témoignage n «Il n'est plus question d'investir davantage dans l'habillement neuf puisque ces magasins de friperie garantissent des vêtements de qualité à des prix raisonnables, été comme en hiver, en fonction des arrivages.» Les magasins de friperie sont devenus ces dernières années un refuge «idéal» pour nombre de familles algéroises dans le besoin et qui ne peuvent offrir de nouveaux vêtements à leurs enfants, notamment à l'approche de l'Aïd el-Fitr. Ainsi et comme à chaque fête religieuse, ces familles sont de plus en plus nombreuses à «se rabattre» sur la friperie à la recherche de vêtements en bon état et «à des prix raisonnables». Ces magasins de friperie répandus un peu partout dans l'Algérois, connaissent une grande affluence en cette période de fin de ramadan et attirent les familles désirant acquérir divers articles tant pour les fêtes de l'Aïd que pour la rentrée scolaire, a-t-on constaté. Sans complexe aucun, des chefs de famille ont affirmé que «ce n'est pas la première fois qu'ils fréquentent ce genre de magasins surtout que les dépenses sont nombreuses et les budgets limités». Un couple rencontré dans un magasin de friperie à Kouba a indiqué que «les enfants réclament encore des cartables neufs et des vêtements pour la rentrée scolaire et aussi à l'occasion de l'Aïd ou toute autre occasion, les satisfaire est chose impossible, surtout que le neuf n'est pas à la portée de toutes les bourses». «On essaye à chaque fois de les satisfaire, mais on arrive déjà à peine à subvenir aux besoins alimentaires, frais médicaux, ainsi qu'au payement des factures de l'eau, de l'électricité et du téléphone», a dit un père de famille approché dans le même magasin. Pour une mère de famille rencontrée dans l'un des nombreux magasins de la rue Hassiba-Benbouali, «il n'est plus question d'investir davantage dans l'habillement neuf puisque ces magasins de friperie garantissent des vêtements de qualité à des prix raisonnables, été comme en hiver, en fonction des arrivages». «Tous les articles sont chers ailleurs, une jupe à 2 000 DA, un pull à 1 800 DA, des chaussures à 3 200 DA, un jean pour enfant de six ans à 1 600 DA ! Habiller un enfant coûte les yeux de la tête», affirme la dame pour justifier son choix. Une autre mère de famille intervient pour dire : «Nous sommes obligés de passer par là, je viens d'acheter deux robes pour mes filles et un pantalon et un pull en laine pour mon fils, ce n'est pas du neuf, on me dit que ces vêtements sont lavés mais je vais les relaver et les repasser, comme ça mes enfants auront de quoi s'habiller le jour de l'Aïd». Ainsi, le marché de la friperie a ses clients habituels qui viennent faire leurs achats tout au long de l'année, à l'instar de ce père de famille rencontré sur les lieux qui a confié qu'il est venu acheter des habits d'hiver pour ses enfants. «Il vaut mieux faire ses prévisions dès maintenant, c'est moins cher et on trouve des occasions à ne pas rater, j'ai six enfants et un salaire très modeste, je ne peux pas me permettre d'acheter du neuf», a-t-il souligné. Hommes et femmes fréquentent ces magasins de friperie à la recherche d'un vêtement, surtout les jours des nouveaux arrivages, affirme Karim, vendeur à la rue Hassiba-Benbouali.